La vallée sacrée, c’est une vallée fertile dans la cordillère des Andes, grosso modo entre Cuzco et le Machu Picchu. Entre les deux, il y a tout un tas de restes de la présence Inca absolument fascinants. On vous emmène en balade, en partant de Cuzco et en s’en éloignant petit à petit.
En rouge, la zone de la vallée sacrée où s’écoule le fleuve Urumbaba. Le rectangle bleu, c’est là où se trouve le Machu Picchu. Le carré vert c’est Cuzco et les sites accessibles à pied depuis la bas.
(Carte trouvée dans cet article)
Qorichanka ou le temple du Soleil
Quand on a découvert que le temple du soleil était à Cuzco, on est devenu tous fous fous : on se voyait déjà sur les traces de Tintin. Malheureusement, les espagnols ont détruit de nombreux lieux sacrés chez les incas, y compris leur temple le plus sacré. En effet, pour les incas, le soleil était le dieu le plus important.
A leur arrivée à Cuzco en 1534, les conquistadores dirigés par Francisco Pizarro mettent la ville à sac. Ils on fait raser le temples après l’avoir pillé, puis c’est de manière très subtile qu’ils ont construit au dessus des ruines l’église San Domingo peu de temps après.
Aujourd’hui, tout ce qu’il en reste du temple, c’est le mur gris-noir, au pied de l’église. Il faut pas mal d’imagination pour voir les 140m de murs d’enceinte ornés d’or, d’argent et de pierres précieuses, avec au centre du temple un autel où l’on trouvait un immense disque d’or, symbole du soleil, sur laquelle la lumière rebondissait et le faisait briller.
Sacsayhuaman
Cusco a été construite en forme du puma. C’était un des symboles des incas, représentant le pouvoir. Dans la ville actuelle on ne voit plus très bien la forme, mais les bords extérieurs étaient autrefois délimités par deux fleuves. Leur confluence formait la queue,. La place d’arme dessinait le « trou » pour les jambes, et la tête, c’est Sacsayhuaman. Avec un schéma c’est quand même plus clair :
https://www.google.com/search?q=cuzco+puma&tbm=isch&imgil=MCRr1WY_pcyZAM%253A%253BK-62FyuYD_S4lM%253Bhttps%25253A%25252F%25252Fwww.globalement.com%25252Fitineraire-cusco-machu-picchu-vallee-sacree%25252F&source=iu&pf=m&fir=MCRr1WY_pcyZAM%253A%252CK-62FyuYD_S4lM%252C_&usg=__9h7LwJZ3-fPBZ-LrtI4-xcLFKN8%3D&biw=1366&bih=657#imgrc=MCRr1WY_pcyZAM%3A
Le lieu avait deux fonctions, à la fois de forteresse et de temple. Sa forme crénellée rappelle des dents et était censée dissuader les ennemis. Ca n’a pas super bien marché contr eles espagnols qui ont détruit les lieux à leur arrivée, ils n’ont finalement été restauré qu’au XXème siècle.
Pour le temple, le lieu a toris niveaux pour trois symboliques. Le sous-sol représente le serpent, symbole de sagesse, le puma incarne le pouvoir et le condor représente la paix.
Tous les ans, le 24 juin, on continue d’y fêter l’Inti Raymi, la fête du soleil. C’est une fête très populaire. Mais elle est difficile d’accès : les places coûte 130$, une fortune dans un pays où le salaire moyen est inférieur à 500$, donc beaucoup préfèrent profiter des places gratuites au sommet de la colline… il faut y camper deux jours avant pour espérer avoir une place.
Certains blocs de pierre (dont ceux ci dessus) font jusqu’à 400 tonnes, il aurait fallu 5000 personnes pour les déplacer en les faisant rouler.
Q’enqo
Q’enqo est un centre de cérémonie. L’empereur avait un siège pour lui et on y faisait des sacrifices (d’alpagas !). Au milieu du lieu en pierre, il y a un chemin en zigzag : cela représente le serpent. Pendant les cérémonies les prêtres le parcouraient.
Les conquistadores n’aimant pas bousculer leurs habitudes, ici aussi ils ont pillé les richesses du lieu.
Puka Pukara
Les incas avaient conçu un vaste réseau de routes à travers leur empire, qui était divisé en plusieurs régions et tribus. Puka Pukara était une sorte de poste de douane ou de poste administratif avant l’entrée de cusco, ce qui permettait de surveiller combien de personne de telle tribu était présentes, qu’est ce qui entrait dans la région, etc.
Il y avait également des greniers pour stocker les feuilles de coca et quelques maisons d’habitations.
Sur la photo qui suit, on voit bien la technique utilisée pour l’isolation des murs : deux rangées de pierre, et au milieu une épaisseur de terre.
Tambomachay
Tambomachay, ou le temple de l’eau, consiste en un ensemble de fontaines. C’est là que l’on faisait les ablutions rituelles pour purifier les corps. Les 4 niveaux représentent 4 notions importantes (le paradis, ainsi que le condor, le puma et le serpent). On ne sait pas d’où vient l’eau, mais selon la légende, la boire ferait rajeunir et améliorerait la fertilité.
Les « fenêtres » fermées de forme trapézoïdale que l’on peut voir ne sont pas des fenêtre mais des autels où se trouvait des idoles ou des momies.
Laboratoire de Moray
Les incas possèdaient des connaissances poussées en agriculture. L’incroyable laboratoire de Moray en est une excellente preuve. A 3500m, l’empereur Pachacutec a fait mettre en place un laboratoire d’agriculture.
Il s’agit d’une cuvette, à l’abri du vent, avec de nombreuses terrasses. En cas de forte pluie, il n’y a pas d’inondations, car les incas maitrisaient bien les techniques de drainage et d’écoulement de l’eau, ce uqi fait qu’elles s’évacuent bien.
La forme particulière du lieu ainsi que l’absence de vent fait que le soleil s’accumule dans le sol et est restitué la nuit. Ainsi, il pouvait y avoir 15° de différence entre les terrasses du haut et celles du bas, ce qui permettait de faire pousser différentes choses, normalement difficiles à cette altitude : du maïs, de la coca, du quinoa et différentes variétés de pomme de terre.
Salines de Maras
Perchés à 3200 dans la vallée d’Urubamba, on trouve des centaines de bassins de sel. Une coopérative gère le fonctionnement des salins : chaque famille possède une dizaine de bassins parmi les 5800. Une source d’eau salée irrigue les différents canaux, et ensuite les familles s’occupent de jouer sur les chemins pour que tous les bassins se remplissent.
Cela fait tourner une grande partie de l’économie de la ville, qui exporte la production de sel à l’international.
Ollantaytambo
La ville est au pied de ruines incroyables, dans la vallée d’Urubamba. Le temple est au sommet de terrasses raides. Dans les terrasses, ont faisait pousser du quinoa et des pommes de terre. Normalement, on peut conserver les pommes de terre maximum un an, mais par un processus de séchage les incas les conservaient déshydratées bien plus longtemps. Ainsi, en cas de problème de récolte, grâce à des greniers ils avaient jusqu’à 3 ans de nourriture. On appelle ces pommes de terre déshydratées les chuño, et on les trouve aujourd’hui un peu partout dans les andes.
Les pierres utilisées pour la construction venaient d’une carrière de l’autre côté de la rivière Urubamba, il fallait des milliers de personnes pour les déplacer. Le site n’a jamais été achevé : il était en construction au moment de la conquête espagnole, et les incas ont du l’abandonner.
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La position stratégique du lieu lui a conféré également un rôle militaire. Des tours de guet surveillent l’entrée de la vallée. Manco Inca, battu par les espagnols après le siège infructueux de Cusco en 1536, y a trouvé retraite. Hernando, le petit frère de Francisco Pizarro l’a suivi avec des forces armées. Les incas, alliés aux tribus de la jungle voisine, les y ont accueilli avec des flèches, des lances et des rochers. Ils ont également inondé la plaine sous le fort, ce qui rendait difficile la manoeuvre des chevaux.
Finalement, Hernando est revenu avec un effectif quatre fois supérieur et Ollantaytambo a rapidement succombé après que Manco Capac ait fui dans la jungle.
En face, dans les montagnes, on peut aussi voir les vestiges de Pinkuylluna, quelques improbables maisons sur les flancs d’une montagne bien raide.
Pisac
Pisac est un des autres sites archéologiques majeurs de la vallée sacrée, apparement le mieux conservé après le Machu Picchu. Malheureusement, le seul jour qu’il nous restait pour aller le visiter il est tombé des cordes, ce qui nous a dissuadé.