On avait prévu de rester deux jours à Puerto Lopez, mais ce serait du gâchis de se dépêcher de repartir d’un endroit comme celui-ci, où justement, le temps semble n’avoir pas de prise et où l’on semble vivre en dehors du monde. On a allongé notre séjour et si on avait pu, on serait bien resté plus longtemps encore !
Puerto Lopez
Puerto Lopez est une petite ville sur la côte équatorienne. Les touks touks, le système D qui fait tenir certains bâtiments debout et la chaleur nous rappelaient beaucoup les villes côtières d’Asie du sud-est, mais après s’être frotté les yeux et écouté les gens parler : pas de doute, ici on est toujours en Amérique du Sud !
La ville n’a pas été touchée par le séisme d’avril, un mois avant notre arrivée. Plus au nord, les villes sont complètement détruites mais ici, rien n’est tombé. En général ce n’es pas ici que les gens vont au premier abord, mais comme c’est la première ville en bon état, ses habitants pensent que ce sera probablement la ville côtière où aura lieu le tourisme cette année.
Marché au poisson
Tous les matins, entre l’aube et environ 11h a lieu sur la plage un marché aux poissons. Les pêcheurs ramènent leur pêche de la nuit ou des jours précédents et on peut acheter les poissons directement depuis la plage. On trouve beaucoup de choses : du thon, de la daurade, de l’espadon, des crevettes, des poulpes, des encornets… et un grand nombre de poissons qu’on ne connaissait pas.
Il y a pas mal d’animations et d’agitations. Les bateaux qui arrivent débarquent leur pêche, des stands exhibent leurs possessions, on évide les poissons, on remplit des camions pour le transport dans le reste du pays, etc. Les oiseaux du coin essaient de s’incruster, mais généralement les pélicans et frégates n’arrivent à chiper par surprise qu’une minuscule partie du butin des pêcheurs.
On a fait nos courses à ce marché autant qu’on a pu et on a super bien mangé : difficile de faire une chaîne de production plus courte : le poisson est à peine arrivé sur la terre ferme qu’on peut l’acheter. On a pu acheter des thons qu’on a vu sortir du bateau !
Ensuite, on va le faire évider et découper comme on le souhaite à un autre, toujours à même la plage. Ce système alimente une grosse industrie de la pêche : les poissons sont mis dans des caisses puis dans des camions frigorifiques (ou non) et envoyés ailleurs dans tout le pays, et aussi ailleurs. D’ailleurs, malgré sa petite surface côtière, l’Équateur est un des principaux exportateurs de thon et de crevette en France et pour le marché européen. L’astuce ? Ils exportent du poisson d’élevage.
Le problème cependant, c’est la tolérance à la pêche au requin. Sa pêche est illégale, mais une loi locale autorise la pêche accidentelle. Les pêcheurs peut pêcher accidentellement 5 requins par embarcations. Il est cependant interdit de couper les ailerons et de remettre le requin à l’eau après, il faut ramener le requin entier. En effet le marché asiatique est friand des ailerons pour ses prétendues vertus médicinales, mais il n’y a pas grand chose d’autre qui se mange.
La petite taille des bateaux ne les empêche pas de les ramener : nous avons vu des requins sur la plage tous les matins. Il s’agit pourtant de requins renards, des requins assez grand (5m queue comprise à l’âge adulte).
Plongée
On a fait deux plongées à Puerto Lopez (avec Fondo Azul. Un petit club tenu par des divemaster super respectueux de l’océan, on conseille). Les poissons de récifs ressemblent à ceux qu’on avait pu voir en Asie. On trouve les mêmes familles : poissons papillons, poissons perroquets, poissons anges, balistes, murènes… Mais les espèces ne sont pas les mêmes. Sans être experts en identification, on en a pris plein les yeux. Par exemple, les imposants balistes de plus de 50cm, c’était une nouveauté pour nous !
Nous avons également pu voir un hippocampe, des langoustes, des tortues, des murènes… de chouettes rencontre.
Ce qui nous avait surpris, c’est que le prix des plongées est bien supérieur ici à celles que nous avions fait en Asie. Ici, on paye 100 à 140$ les deux plongées, en Asie on payerait 40 à 70$ pour la même chose. Une des raisons, c’est les taxes à l’importation : près de 45%. Le pays souhaite être autonome et favorise la production intérieure. Sa possession de nombreuses ressources naturelles (dont du pétrole dont il est l’un des principaux exportateurs en Amérique latine) le lui permet.
Isla de la plata
L' »île de l’argent » est la raison principale pour laquelle la plupart des voyageurs font escale à Puerto Lopez. On fait une heure de bateau depuis Puerto Lopez pour y voir des espèces d’oiseau qui y font étape durant leur migration.
Il ne pleut qu’un à deux jour par ans sur l’île, et le climat y est particulièrement sec.
Fous à pieds bleus
Les fous à pieds bleus (Sula nebouxii) rappellent les Fous de Bassan (Morus bassanus) que l’on peut observer en France.
Plus ils sont vieux, plus ils ont les pieds bleus. Ce sont des oiseaux marins, ils ne viennent sur la terre que pour la reproduction. Ils vivent en couples. Mâles et femelles n’ont pas la même couleur de pieds, ils ont également des pupilles de taille différente.
Ci dessous, un juvénile : il n’a pas encore ses plumes adultes, et ses pieds ne sont pas encore bleus.
Frégates superbes
Autre espèce très présente à cette époque de l’année sur l’île : les frégates superbes (Fregata magnificens). Eux aussi sont des oiseaux de mer, ils viennent sur l’île pour la période de reproduction. Les mâles tentent d’attirer les femelles avec leur sac gulaire rouge qu’ils gonflent lors de la parade nuptiale.
Tortues vertes
En arrivant sur l’Isla de la plata, on peut voir des tortues vertes tourner autour du bateau. Les membres du staff les attirent en déposant de la nourriture dans l’eau. Certes, on était content de les voir, mais on aurait préféré éviter que ça se fasse en modifiant leurs habitudes alimentaires et en les habituant à une intervention humaine…
Baleines
Normalement, il est trop tôt pour voir les baleines : elles migrent plutôt entre juin et août. A cette période, les voyageurs viennent surtout voir les baleines. Sans y croire, on a passé une heure durant le chemin aller les yeux rivés sur l’eau. On a pu voir un évent souffler et ce qu’on pense être une nageoire pendant une demi seconde. On était déjà super content.
Mais au retour, on a eu la chance d’en voir un plus grand nombre, entre 5 et dix. C’est très imposant. Les baleines à bosse sont des mammifères, ils doivent donc remonter à la surface pour respirer. Même s’ils peuvent retenir leur souffle 30mn, ils font généralement des plongées de 5mn, et c’est à ce moment là qu’on peut les apercevoir.
Au départ, trop occupé à profiter de cet instant rare, je ne pensais pas prendre de photos… mais on en a vu tellement (une bonne dizaine) que j’ai fini par sortir l’appareil, je l’ai mis en mode rafale avec un grand angle de vue, et j’ai pris des photos au hasard quand il y avait de l’action à la surface.
Il y a deux espèces. Des baleines tropicales (Globicephala macrorhynchus) :
et des baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) :
Plage de Las Freiles
A proximité de Puerto Lopez se trouve la plage de Los Frailes. Avec 3 points sur 4 sur l’échelle de la plage parfaite, elle gagne sans problème sa place parmi les plus belles plages de ce voyage. Les éléments de notre échelle de la plage parfaite, c’est :
- du sable fin
- une eau transparente
- personne d’autre sur la plage
- des cocotiers
Il manquait juste les cocotiers !