On joue à des jeux de société des qu’on en a l’occasion, vous ne serez pas surpris de voir qu’on a essayé d’apprendre quelques jeux en Mongolie.
Jeu de Shogai
En Mongolie, tout le monde a une petite collection d’os de cheville de brebis, et tout le monde sait jouer avec. Comme les billes, il y a plein de jeux que l’on peut faire à partir d’un principe simple : quand on les lance, il peuvent atterrir de 4 manières différentes :
Ces quatre manières d’atterrir ont des noms : chameau, cheval, chèvre, mouton. On nous a appris quelques jeux, je vous partage quelques explications car celles de wikipedia sont vraiment peu claires.
La course
On met 4 osselets de côté. On fait un chemin avec tous les autres, et chaque joueur place un osselet sur une des « cases ». On lance ensuite les 4 osselets. Voici ce à quoi ça peut ressembler :
En fonction de la position des 4 osselets, le joueur peut faire avancer son pion de quelques cases, le but étant d’être être le premier à arriver au bout de la course. On avance d’autant de cases qu’il y a d’osselets en position « cheval », et si tous les osselets sont dans une position différente, on avance de 4 cases.
Dans cet exemple, il y a une paire de chevaux, donc le joueur qui a lancé les osselets peut avancer son pion de deux cases.
Comme les billes
Une autre manière de jouer, c’est de voir les osselets comme des billes. Un joueur prend tous les osselets et les jette sur la table. Il doit alors toucher deux osselets identiques en les projetant l’un sur l’autre à l’aide d’une pichenette. Il faut absolument que l’osselet qu’on lance touche un osselet et un seul. Si l’osselet n’en touche aucun autre, c’est perdu.
S’il réussit, le joueur récupère un des deux osselets au choix et le garde, et recommence autant que possible. AU tour suivant, il peut essayer de lancer n’importe quel autre osselet, pas forcément celui déjà utilisé. Lorsqu’il échoue, le joueur suivant ramasse tous les osselets encore en jeu et tente de gagner des osselets à son tour. Quand il ne reste plus qu’un osselet en jeu, le gagnant est celui qui a gagné le plus d’osselets.
Jeu de cartes – Maslah
J’ai vu ce jeu être joué dans le train à de nombreuses reprises : tout le monde y joue, de la bande de lycéens qui rentre à l’internat au couple de grand mère qui va à la capitale. On m’en a expliqué les règles à une guesthouse, car impossible de comprendre les règles par moi même. Impossible de trouver les règles sur internet et je ne suis pas sûr du nom du jeu… bref c’est très approximatif, mais ca permet de comprendre l’esprit j’espère.
But du jeu
Le but est d’être le premier à se débarrasser de toutes ses cartes.
Matériel
Le jeu se joue avec un jeu de 54 cartes dont on retire les 4, 5 et 6. On les met de coté, ils servent à tenir le score : à chaque partie gagnée, le vainqueur gagne une de ces cartes mises de côté. Il faut deux joker que l’on peut différencier, on joue donc avec 42 cartes.
Mise en place
On distribue 5 cartes à chaque joueur et le reste sert de pioche. On retourne la première carte de cette pioche, et la place face visible en dessous : elle indique la couleur de l’atout pour la partie.
Déroulement de la partie
Le premier joueur doit poser une ou trois cartes. S’il pose trois cartes, il faut qu’il y ait une paire. Il prend ensuite assez de carte dans la pioche pour compléter sa main de 5 cartes. Il faut toujours avoir 5 cartes, ou plus : si on a plus de 5 cartes, on ne pioche pas.
Le joueur suivant doit ensuite couvrir la (ou les) carte(s) par des cartes plus fortes, soit de la même couleur et de valeur supérieure, soit en coupant avec un atout de valeur quelconque (peu importe sa valeur, vu que c’est une coupe). S’il y a plus de deux joueurs, c’est ensuite au tour du joueur suivant de poser des cartes encore plus fortes, jusqu’à ce que tout le monde ait joué.
Si le joueur ne peut pas couvrir la (ou les) carte(s), il les prend dans sa main et le joueur suivant commence un nouveau tour en posant une à cinq cartes. Il faut couvrir toutes les cartes : si l’on ne peut pas monter sur une ou plusieurs d’entre elles, il faut toutes les ramasser. On couvre les cartes indépendamment : s’il y a une paire, il n’est pas nécessaire de les recouvrir à l’aide d’une paire, il suffit d’avoir deux cartes meilleures que chacune des deux cartes.
Lorsque tous les joueurs ont recouvert chacune des cartes, on ramasse les cartes et les met de côté, elles ne serviront plus au cours de cette partie. Le dernier à avoir posé des cartes démarre alors un nouveau tour de jeu.
Les atouts sont plus forts que les trois autres couleurs, et les jokers battent toutes les cartes (et le joker rouge est plus fort que le joker noir). L’ordre des cartes, de la plus faible a la plus forte, est : 7, 8, 9, 10, valet, dame, roi, 3, 2, as, joker.
Tant qu’il reste des cartes en pioche, chaque joueur doit toujours avoir minimum 5 cartes. La dernière carte, l’atout face visible que l’on avait tiré lors de la mise en place, sera piochée en dernier. Il ne peut donc pas y avoir de gagnant tant qu’il reste des cartes en pioche.
Si un joueur a moins de 5 cartes, personne ne peut plus commencer de tour en posant 5 cartes, car ce premier joueur serait alors forcement incapable de le couvrir. Pareillement, si un joueur a moins de 3 cartes, les débuts de tour ne se feront plus qu’à une carte.
Exemple
Le joueur du haut (cartes face caché) vient de jouer. Il a posé une paire de 7 et un 8. Il a ensuite pioché 3 cartes afin de compléter sa main, et avoir à nouveau 5 cartes.
C’est au joueur du bas, jeu face visible, de jouer. L’atout est coeur. Il peut mettre la dame de pique sur le 8 de pique, et mettre son 2 de coeur sur un des deux 7 (soit pour monter à coeur, soit pour couper le 7 de carreau). Malheureusement, impossible de recouvrir l’autre carte car il ne peut ensuite ni monter, ni couper sur le 7 qui reste. Le joueur ne pose donc pas ses deux cartes, et ramasse les trois cartes du centre. C’est au joueur du haut de recommencer à jouer, et ainsi de suite.
Bataille norvégienne
Clairement, la bataille norvégienne n’est pas un jeu mongol, mais je ne le connaissais pas. Cette découverte est une ode à l’amitié entre les peuples : un américain m’a appris les règles de ce jeu norvégien, puis nous avons fait plusieurs parties avec une hollandaise un soir dans une yourte mongole. C’est plutôt simple à apprendre et on a bien rigolé. Si vous avez l’occasion, faites une partie ! Voici les règles.