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La boucle du Quilotoa

Aller voir la lagune du Quilotoa revient régulièrement dans les conseils de choses à faire absolument en Equateur. On a fait mieux : on est parti marcher 4 jours dans l’arrière pays depuis la ville de Quilotoa, à côté de la lagune. De longues marches mais des décors qui valent le coup !

Jour 1 : Atteindre Quilotoa

Avant de partir de Quito, on a fait des courses de gâteaux et de sandwich à Quito, on a rempli nos petits sacs à dos avec suffisamment d’affaires (c’est à dire pas beaucoup, vu le peu de place disponible !), et on a pris le bus. Direction le terminal de Quitumbe, puis deux heures de bus vers Lataqunga, puis à nouveau deux heures de bus vers Quilotoa. Comme on dit, heureux les simples d’esprits : nous ne connaissions pas les horaires de bus mais nous avons eu deux fois des bus sur le point de partir. Celui pour Quilotoa était le dernier de la journée !

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Le cratère de Quilotoa, à 3600m d’altitude, est très impressionnant, que ce soit par ses dimensions (largeur autant que profondeur) que par sa couleur. On voulait descendre jusqu’au niveau de l’eau (1h de descente, 1h30 de remontée), mais c’est très raide et casse figure : on a préféré éviter de se faire une entorse ou autre au départ de plusieurs jours de marche.

Volcan Quilotoa

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On s’est trouvé un hotel sympa. Comme ça caille à cette altitude, il y a un poêle au centre de la salle commune et un autre dans chaque chambre. Le repas du soir était inclus, aussi après avoir tous mangé autour de la même table, on s’est retrouvé à discuter autour du poêle.

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Parmi il gens à la table, j’avais Paul comme voisin. On a rencontré un paquet de gens très intéressants dans ce voyage et c’est compliqué de parler de tout le monde, mais lui était vraiment hors norme. Aujourd’hui retraité, depuis l’âge de 12 ans il rêvait de faire le tour du monde en voiture. Dès qu’il a commencé à travailler à 20 ans, il a mis chaque jour 5€ de côté. Il a fait ça pendant une année, puis il a continué l’année suivante, puis celle d’après encore… et ainsi de suite, jusqu’à l’âge de 65 ans. 5€ x 365 jours x 45 ans d’épargne, ça fait plus de 80000 euros sans les intérêts, un budget qui lui permet de réaliser aujourd’hui son rêve en 4×4.

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Jour 2 : De Quilotoa à Chugchilan

Pour aller à l’étape suivante, il faut faire une partie du tour du cratère. C’est très venteux et tout aussi casse figure. Un mec du coin nous a mis sur la bonne piste, car nous perdre a été une des constantes de ces 4 jours de marche.

On s’est encore une fois fait un pote chien, qui a décidé de nous accompagner toute la journée. Ceux de San Pedro d’Atacama et Quilcayhuanca ne nous dérangeaient pas, mais on se serait bien passé de celui-ci : c’était un véritable boulet. Il a agressé tout ce qui bougeait sur notre chemin. Il avait clairement une dent contre les moutons qu’il terrorisait (en courant de préférence après les plus gros), tous les chiens sur la route avaient envie de lui mettre une raclée, et on a failli se retrouver dans de beaux draps quand il s’est mis à provoquer un taureau.

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La marche n’était pas facile, et encore, on faisait le trajet en descente ! Après avoir descendu le cratère, traversé le village de Guyama où des filles jouaient au foot avec jupe et chapeau, il a fallu descendre un canyon. C’est vraiment raide, d’autant qu’un glissement de terrain la semaine précédente avait emporté le chemin. Il a fallu descendre jusqu’à la rivière pour remonter de l’autre côté. Après 6h de marche on est arrivé à Chugchilan vers 14h, juste avant la pluie.

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On a passé le reste de l’après midi à lire au coin du feu. On vous conseille l’hôtel El Vaquero ! 15$/personne la chambre, petit déj et diner inclus.

Jour 3 : De Chugchilan à Isinlivi

Avant de partir, on a profité de la superbe vue sur le volcan Quilotoa. Le cratère s’étale sur la majeure partie des photos, même à plusieurs kilomètres de distance.

Là encore, après être sorti du village, il faut aller en direction du nord et descendre un nouveau canyon très raide. On traverse Itoloa, puis un pont de bois, on erre dans la remontée, manque de se faire agresser par des chiens qui défendent un pâturage… et arrive bien claqué vers 14h au Taita Cristobal, notre étape du jour, qu’on conseille également. On a beaucoup de mal à croire qu’il n’y a que 12 km de marche vu le temps que ça nous prend, mais c’est ce qu’indiquent toutes les cartes.

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Le Quilotoa, au fond, vu depuis Chugchilan

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Jour 4 : La fromagerie d’Isinlivi

Nous n’avions pas envie d’aller jusqu’à Sigchos, l’étape suivante « logique ». Nous avions rencontré plusieurs voyageurs en sens inverse qui en venaient et qui avaient décrit cette étape comme la moins sympa du circuit. A la place, la gérante de l’hôtel nous a indiqué une fromagerie qui fait des visites.

C’était l’occasion de se balader et de profiter de la vue. Normalement, c’est seulement à 30minutes, mais prendre un mauvais croisement a rallongé le trajet d’environ 1h. La route la plus rapide coupe a travers des champs et des maisons… pas vraiment ce à quoi on pensait quand il était question de chemin ! Ceci-dit, la route qui surplombe la ville et la vallée propose de superbes panoramas.

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A la fromagerie, on a pu voir comment on fait du fromage frais de vache. On pasteurise 250 litres de lait. On étale dans des moules, on enlève la partie liquide, on tasse avec des poids, on sale, et dès le lendemain, 80 fromage de 600 g sont prêts à être vendus : il ne reste plus qu’à les emballer et les transporter au marché.

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La propriétaire ne fait pas de fromage de chèvre, ça ne se vend pas en Équateur.

On a goûté le fromage du jour même avec du miel. C’est évidemment très liquide. Pas forcément notre premier choix, mais une expérience intéressante !

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Pour quitter Isinlivi, le seul bus en direction de Latacunga (la grande ville la plus proche, à 2h de distance) part à 4h… du matin ! C’est ça ou monter dans le camion du laitier à 8h, qui a l’habitude de ramasser les moutons égarés qui ont loupé le bus. Lui fait de nombreux arrêts (c’est son boulot : il fait une tournée). On s’est résigné à se lever à 3h30 pour rentrer…

Conseils pratiques

  • Les bus ont des horaires pourris, anticipez les !
  • Tous les hôtels de la rando incluent le petit-déj et le diner, compter 15 à 25$ la nuit par personne.
  • Il y a soit disant 10 à 14 kilomètres (à vol d’oiseau ?) entre chaque étape, mais cela prend entre 4 et 6h.
  • Prévoir goûters et lunch pour quand on marche. Les acheter avant de partir, car les épiceries ne sont pas très fournies sur la route
  • On a apprécié de partir tôt le matin et arriver tôt, ce qui nous a permis de nous reposer l’après midi en bouquinant au coin du feu
  • Les cartes locales sont nulles (pas à l’échelle, peu d’infos…). Par contre, de très utiles cartes de rando sont disponibles en téléchargement sur les sites de certains hôtels (cloud forest à Chugchilan, llullu llama hostel à Isinlivi).