On a passé environ 4 semaines dans l’île du sud… Armé de notre voiture, ça a été un trajet épique qui nous a permis de traverser une bonne partie du pays.
Comme nous avons fait du camping pendant une bonne partie du trajet, nous n’avions quasiment pas internet, sauf par tranches de 30 minutes quand on allait faire des courses et à d’autres rares occasion. Soit il n’était pas possible de publier des articles en cours de route, soit on avait autre chose à faire. A la place j’ai donc tenu un journal qui a pas mal grossi.
Je n’ai pas trouvé de véritable bonne manière de découper le récit de cette partie du voyage pour rendre à la fois le côté magique de l’île du sud et son incroyable diversité, tout en gardant la progression de notre itinéraire, et m’en sortir lors de la relecture. Mais j’ai quand même bien élagué et je pense que c’est lisible désormais 🙂 Vu qu’on a fait plein de trucs, cet article reste un peu long. Avec ses ~6000 mots, sa lecture devrait prendre ~20 minutes.
TL;DR – Résumé
En 4 semaines, on a eu le temps de bien faire le tour de l’ile, et on pris des claques dans la plupart des décors que nous avons vu tellement le pays est beau et bien conservé.
Les quelques villes en chemin n’ont que peu d’intérêt en comparaison des décors : il y a des montagnes, des glaciers, des randonnées pour tous les goûts, des routes incroyablement scéniques sur les côtes, les plaines, le long des rivières, dans les montagnes… Chaque région a ses spécificités, les côtes ne se ressemblent jamais et on a mis les pieds sur des plages aux 4 coins du pays (pour se baigner, c’était autre chose par contre). Et les lacs ! Souvent remplis d’eau de glacier, il y en a des complètement dingues. Et puis les animaux ! On peut voir plein d’espèces qu’on ne voit pas chez nous ! Et puis c’est l’hémisphère sud, on peut observer des étoiles différentes de celles qu’on trouve par chez nous ! Et puis il y a des « trous qui soufflent » (vous comprendrez), des phares, des épaves, des forêts pétrifiées… C’était vraiment top.
Il y a une carte de notre trajet et les photos sont dans la galerie flickr dédiée.
- Christchurch
- Récupération de la voiture
- Gorges de Rakaia
- Les lacs d’Ashburton
- Route côtière d’Oamaru
- Les Moreaki boulders
- Les pingouins du phare de Moreaki
- Shag Point
- Le phare des pépites, nugget lighthouse
- Jack’s Blowhole
- Curio Bay
- Fortrose
- Bluff hilltop walk
- Monkey Island
- Route SH99
- La route du Milford Sound
- Glacier d’Homer
- Key Summit Track
- Les walkwire
- Le camping aux Alpagas de Lumdsen
- Queenstown
- Route de Glenorchy
- Route des Remarkables
- Les lacs de glacier Pukapi et Tekao
- Les lacs du glacier Tasman
- La randonnée Hooker Valley Track
- Passe de Haast
- Bruce Bay
- Glacier Fox (et pas Franz Josef)
- Plage de Motukiekie
- Punakaiki Rocks, les rochers qui déchirent
- L’histoire du pays en bref
- Bestioles
- Panneaux en vrac
- Blenheim
- Picton
Christchurch
Nous avons commencé notre voyage à Christchurch. Situé à environ 19000km à l’Est de Paris, c’est un des endroits les plus éloignés de la France de notre trajet.
En contraste, lorsque nous serons sur l’île de Paques, point le plus éloigné de notre itinéraire par l’Ouest, nous serons « seulement » à 13800km.
C’est une ville bien organisée, il est impossible de s’y perdre : dans le centre, les rues sont parfaitement alignées selon les axes est/ouest et nord/sud… jugez par vous même !.
La ville a été touchée par des séismes puissant depuis 2011, qui ont dévasté la ville. Elle semble avoir été entièrement rénovée, car la plupart des maisons sont belles et neuves. Dans le centre, quelques monuments portent encore les stigmates de l’activité tectoniques.
La ville les suburb à l’américaine. Chaque maison fait un ou deux étages est belle et possède un garage et un jardin à l’arrière, et sur le devant un parterre de fleurs et d’herbe bien entretenue : il est d’un vert impeccable et aucun brin d’herbe ne dépasse. Ce parterre donne sur le trottoir, lui même menant à une route bien large et peu fréquentée. Il est utopique de vouloir s’y déplacer à pied, et la faible fréquence des bus est disuasive : c’est le genre de ville où si l’on a pas de voiture (ou au moins de vélo), on est triste. Avec une heure de trajet pour aller faire les courses, ça nous a pas mal changé des ruelles asiatiques où il y a des épiceries tous les deux batiments.
Récupération de la voiture
La nouvelle année commence sur les chapeaux de roue : lever à 7h du matin pour aller à l’aéroport récupérer notre voiture. Malheureusement pour nous, les horaires de bus ne sont pas du tout ceux indiqués sur internet. Si on prend l’unique bus proposé, une fois par heure (et dans presqu’une heure), on sera à la bourre pour le checkout de l’hotel où se trouvent toujours toutes nos affaire. Comme on ne sait pas quoi faire, le temps de trouver une idée on tente de faire du stop. En quelques minutes on fait un panneau « Airport », on se met sur une belle allée bien dégagée où l’on est bien visible et où il y a de la place pour nous récupérer, on s’arme de nos plus beaux sourires et à la seconde voiture qui s’arrête, en moins de 5 minutes, c’est parti !
A l’agence, une fois l’administratif géré, on récupère notre voiture, une Hyundai i30, petite citadine qui devrait nous porter pendant quelques milliers de kilomètres. Le type de la réception nous indique, plein de malice, que pour ouvrir la clé il faut appuyer sur le petit bouton du boitier. Ca devrait être pour lui la seule bizarrerie de cette voiture, parce qu’il ne nous a pas du tout parlé du fait que c’est une boite automatique, que la boite a 7 positions « P N R D 3 2 1 » inconnues, qu’il n’y a pas d’embrayage et que les clignotants sont à droite… Jusqu’au dernier jour, il nous est arrivé de mettre les essuie-glace en voulant prévenir qu’on voulait tourner. Il nous avait quand même rappelé qu’on roule à gauche, un point de détail qui bouleverse pas mal la manière d’appréhender la route.
Gorges de Rakaia
A une heure de Christchurch se trouvent les gorges de Rakaia, où l’eau de glacier est d’une superbe bleu-vert. L’occasion d’une petite balade dans les petites falaises qui bordent la rivière.
Les lacs d’Ashburton
On finit la journée du côté des lacs d’Ashburton. Le coin est un peu perdu, il faut sortir de la route et rouler pendant 10km sur un sentier de gravier. C’est pas idéal en voiture, et on croise beaucoup de 4×4. Dans ce lac apprécié des kiwis, pendant que nous profitons du décor, eux sortent leur matériel. Les kiwis pratiquent ici un cmaping hyper équipé : ils ont d’immenses tentes, avec 2 chambres, couloirs, des baches étanches, des tentes simplement pour s’abriter et pour prendre l’apéro etc. Quand ils ne sont pas en train de profiter de leur campement, ils profitent du lac… mais pas pour se baigner ! Ici, on met les bateaux à l’eau, on fait du kayak, du ski nautique, de la bouée tractée…
Comme il a plu toute la journée, on choisit de ne pas monter la tente et de plutôt dormir dans la voiture. En matière de nuits pourries, on commence à avoir pas mal d’expérience (nuits en yourtes glaciales, 28h de train sur des sièges, nuits dans des aéroports…), mais là, on franchit un nouveau cap dans notre tolérance à l’inconfort.
La veille, on avait fait du camping à une heure de christchurch pour voir si on était prêt, et tout s’était bien passé. Là, on se demande si c’était une bonne idée de partir en voiture…
Route côtière d’Oamaru
A cause de la météo, on a changé nos plans. Direction Oamaru, puis Moreaki. Astuce : entre ces deux villes se trouve une superbe balade le long de la côte que l’on peut louper si l’on se contente de prendre la grande route rapide. Les décors sont à tomber par terre, il n’y a personne et on peut s’arrêter à plusieurs reprises pour admirer le paysage. On triple le temps de trajet nécessaire, ce qui deviendra par la suite une constante dans notre manière de rouler : il y a tellement de points de vue dingues où il serait dommage de ne pas s’arrêter ! On croise aussi nos premiers moutons
Les Moreaki boulders
Les « Moreaki boulders », apparement mondialement connus, sont une curiosité géologique de la plage de Moreaki. Des rochers ronds d’environ un mètre de haut sont répartis sur une centaine de mètre d’une plage qui fait 8 kilomètres, ce qui fait un décor plutôt original pour une plage !
Pourquoi n’y en a-t-il qu’à cet endroit ? Et pourquoi ces rochers sont ils si gros ? On s’imaginait des histoires rocambolesques de géologie préhistorique, alors qu’en fait, s’il ne reste que les gros, c’est tout simplement car les plus petits, en fait tous ceux qui pouvaint être soulevés, ont été enlevés pour en faire des souvenirs ou de la déco.
Les pingouins du phare de Moreaki
Les deux spots précédents était déjà franchement cool, mais la réussite de la journée, c’est d’être allé au phare de Moreaki. Il s’y trouve une réserve naturelle où l’on a pu voir des otaries en liberté, ainsi que des pingouins à oeil jaune. Pourquoi réussite ? Déjà, parce que les otaries sont des animaux très amusants à regarder. Rien qu’à les voir jouer, on avait le sourire au lèvres. Et puis leur manière pataude de marcher est comique. On a aussi vu des bébés qui tétent (ce sont des mammifères). Les pingouins, eux, étaient plutôt rares ce jour là. Planqués dans une cabane d’observation, en vingt minutes nous avons pu en voir un… pendant une demi seconde à peine !
Alors qu’on rentrait, déjà content de ce chouette instant, on a trouvé un chemin d’observation où on y voyait un peu mieux, et on a pu voir un adulte qui donnait la becquée à un plus jeune.
Shag Point
Shag Point est un endroit où l’on peut voir des rochers sur la plage comme à Moreaki, malgré la marée. En effet à marée haute, et c’est le cas en ce moment, on ne peut pas voir les rochers particuliers, ni les « piscines à sirènes », des petites piscines rocheuses qui restent remplies d’eau à marée basse. On fait quand même la route. En soit, elle vaut déjà le détour : elle nous amène à l’écart de tout ou presque pas loin de la côte. On tombe par hasard sur deux baies où se trouvent des lions de mer en liberté, certains d’entre eux à quelques mètres de nous !
Le phare des pépites, nugget lighthouse
On continue notre balade avec le phare des pépites, « Nugget lighthouse ». Ce phare correspond vraiment à l’image romantique qu’on peut en avoir : seul, isolé, perdu en haut d’une falaise sous laquelle la mer est déchainée…
Les pépites dont il est question sont d’immenses bouts de rocher qui sortent de la mer en arrière plan du phare. La vue est tellement belle qu’on en revient pas, on croirait à des images de synthèse. Dans le coin, ça souffle ! Ca a beau être l’été, tout le monde est couvert et on a même vu des pantalons épais de ski. Il fait entre 10 et 15 la plupart du temps.
Jack’s Blowhole
Dans la matinée, on passe un moment à se balader sur la plage du « Jack’s Blowhole ». Les algues sont immenses, la plage est vide, ce qui est compréhensible vu le vent et les températures. Un courageux essaie de faire du standup-paddle, mais c’est bien le seul.
Le « blowhole » est un trou de 140m de profondeur dans la roche, connecté à la mer. L’eau entre par une cavité et sort par une autre, comme le sang dans un coeur. Ici, c’est les vagues qui remplissent le coeur, normalement dans d’immenses éclaboussures. En fait cela souffle assez peu (quelle que soit la marée), mais la formation rocheuse donne le vertige. Au niveau du « trou qui souffle » nous n’avons par contre pas été par les rochers de Punaikaki.
Curio Bay
La forêt pétrifiée de Curio Bay, est vraiment chouette. Il y a 170 millions d’années, pendant le jurassique, un volcan a craché des cendres chargées en silice. Ces cendres se sont déposées sur les arbres d’une forêt, qui s’est retrouvée fossilisée en quelques mois… Depuis, la forêt a traversé les âges. On est donc sur les lieux d’une ancienne forêt fossilisée, et les restes sont extrèmemente bien conservés. On trouve des troncs qui semblent reposer sur les sols, mais aussi des restes de souches…
En plus de cela, ici encore, les algues sont gigantesques, ce qui donne l’impression d’être à une autre époque. Les vagues déferlent sur la plage, ce qui est très impressionnant.
Enfin, on a pu voir un autre pingouin à oeil jaune. L’animal semble toujours aussi maladroit mais on l’a vu faire de sauts de 40-50cm de haut !
Malheureusement, l’espèce est particulièrement menacée, il y a des panneaux partout pour expliquer de ne pas s’approcher des animaux pour ne pas les perturber, et dès qu’on a pu l’apercevoir… 20 personnes se sont agglutinées à proximité de lui.
Le coin est fantastique et si on avait eu encore plus de chance, on aurait peut être pu apercevoir un des dauphins d’hector du coin, une espèce particulièrement menacée car il ne reste même pas 100 individus.
Fortrose
Le camping de Fortrose est juste à côté d’une curiosité qu’on ne pensait pas aller voir, mais vu qu’on était là… Au XIXème, le commerce maritime s’est développée à Fortrose, ainsi que dans tout le sud de la Nouvelle Zélande, grâce à la pêche à la baleine. Un jour, un bateau a ramené une quinzaine de baleines en deux semaines, alors l’euphorie a pris le relais, et on a vu arriver des bateaux venant de partout, jusque d’angleterre ! Avec le grossissement de l’activité maritime, il est arrivé que des bateaux coulent dans l’estuaire, et on peut trouver à marée basse les restes de l’un d’entre eux, coulé en 1886, l’Ino, un bateau à vapeur.
C’est le genre de trucs qui n’intéresse absolument personne. Pourtant c’est génial. Le lieu est très discret, et même en étant dans le coin, il faut savoir qu’à marée basse (et à ce moment là seulement), on pourra voir ce qu’il reste du squelette du bateau. Parmi les campeurs, la plupart étaient à côté et n’ont même pas fait le déplacement !
Bluff hilltop walk
La balade sur les collines de la ville de Bluff a de quoi séduire. 2h à travers une forêt de buissons pour arriver au sommet et contempler une des vues sur la mer les plus au sud du pays. Malheureusement, le côté « bout du monde » est réduit à néant par la présence d’une île juste en face… Mais peu importe ! Le coin est sympa et la balade est agréable. Il n’y a personne et on est entouré par le chant des oiseaux.
Monkey Island
Le long de la route SH99 on a fini la journée par hasard sur une autre curiosité : Monkey Island. Le camping, une bande d’herbe de 100m de long sur 8 de large, est un alignement de camping car, de van et de tentes, séparés par seulement une dune de la plage. A marée basse, on peut accéder à Monkey Island, un petit promontoire.
Mais la vrai star ce jour là, c’est un lion de mer qui était en train de glander sur la plage, hésitant entre faire une sieste et retourner à l’eau. La bestiole est vraiment imposante !
Route SH99
On quitte la région par la route SH99 qui longe la côte. Le vent donne aux plages des allures d’apocalypse. Ajoutez ça et là les panneaux « Attention aux tsunami » et il n’en faut pas plus pour faire partir l’imagination ! Notre trajet nous fait quitter les Catlins et leurs arbres traumatisés par le vent, pour nous rendre dans la région des fjord. Pourtant, une fois arrivé au lac Te Anau, le plus grand lac du pays, le vent est toujours présent et notre camping, le long du lac, à peine protégé par les arbres est bien malmené et nous dormirons ce soir-là encore dans la voiture.
La région des Catlins est célèbre pour ses arbres totalement déformés par le vent.
La route du Milford Sound
Aujourd’hui, on fait la route vers le célèbre Milford Sound, une des routes les plus connues et réputées du pays. C’est pas compliqué, la plupart des gens qui vont en Nouvelle Zélande vont au Milford Sound, un peu comme aller voir la tour Eiffel quand on va à Paris. On a bien fait d’attendre une journée, il fait un temps superbe et clairement, voir les décors par beau temps ajoute beaucoup à la qualité des panoramas.
Notre documentation n’avait pas menti : la route vers Milford Sound est une très belle route de montagne. Pendant deux heures, c’est une succession de oh et de ha, avec de beaux surplombs sur les plaines, d’impressionnantes cascades, des rochers brillants et imposants, de la verdure… On a dû s’arrêter toutes les 5 minutes pour prendre des photos je pense.
Tout le monde va à Milford Sound pour faire une croisière sur le lac et voir de prêt le pic de Mitre, 1612 mètres de haut. C’est là où on se dit que le tourisme de masse est toxique. La balade en bateau est réputée quelconque, mais on en entend tellement parler partout ici que tout le monde paye joyeusement 79$ pour la faire. A tel point que plusieurs fois au sujet du Milford, on nous a demandé si on avait aimé la balade en bateau et quand on a répondu qu’on ne l’avait as fait, on pouvait lire l’incompréhension dans le regard de nos interlocuteurs… c’est dire le lavage de cerveau qui est fait à ce sujet. D’ailleurs le pic a beau être joli, il y a tellement de décors bien plus sympa ailleurs sur la route qu’on se dit que son succès est simplement dû au commerce qui s’y fait.
Et donc si on a sauté l’activité bateau, c’est car dans le coin il y a un paquet d’autres attractions bien plus sympa, et on a pas pu faire la moitié de celles-ci.
Le pic de Mitre, est quand même plutôt joli :
En parlant des vues sympa, on a par exemple mangé nos sandwich sur un pont suspendu, face à un glacier au loin et au dessus d’un torrent.
Glacier d’Homer
Sur la route du Milfod nous avons fait étape au « glacier » d’Homer, où de la neige d’avalanche ressemble à un morceau de glacier et forme un tunnel. Le tunnel fait 10m de long car il a commencé à fondre, mais au départ il faisait 70m. C’est l’occasion de marcher sous une caverne de glace, à proximité d’une immense cascade !
Key Summit Track
On a ensuite fait un bout d’une randonnée populaire, Key Summit Track, la « piste des principaux sommets ». Une marche de 3h (dont la moitié dans un vent renversant) qui permet d’avoir une vue panoramique sur les différentes sommets du coin (max 2500m). Détail plutôt insolite, non seulement les chemin de randonnée ont des rigoles aménagées sur le côté pour évacuer l’eau, mais une fois arrivé tout en haut, on peut trouver… des toilettes ! Ils sont marrants ces kiwis 🙂
C’est durant cette balade, nous avons croisé l’unique kea de la journée (et finalement, du voyage). Il s’agit d’un membre de l’unique espèce de perroquet alpine. Le farceur a fait deux passages éclair au dessus de nos têtes, juste le temps d’apercevoir sa robe caractéristique.
Les walkwire
En chemin, on fait un bout de randonnée avec pour seul but de trouver un « walkwire » : c’est un moyen un peu original de traverser une rivière, car il s’agit de trois cordes tendues d’un ord à l’autre. Une pour les jambes, deux pour les bras. C’est super ludique, pas complètement stable, et assez impressionnant ! Il n’y en a plus beaucoup en Nouvelle-Zélande et à par dans des centres d’accrobranches et peut-être dans l’armée, je ne crois pas en avoir entendu parler de trucs de ce genre de choses ailleurs
Le camping aux Alpagas de Lumdsen
En direction de Queenstown, le peu de camping à proximité de cette grande ville nous fait nous arrêter à Lumsden, environ 1H de route avant. Le petit camping a beaucoup à offert pour 10$ la nuit : douche chaude, toilettes, cuisine…
Il y a des alpagas, l’animal le second animal le plus ridicule que je puisse imaginer (le premier, c’est l’ornythorinque). Sérieusement, quelle idée d’avoir une bestiole qui ressemble au croisement entre un mouton et un chameau ?
Le propriétaire nous demande si on veut l’aider à les nourrir… Evidemment qu’on veut !
Queenstown
La route vers Queenstown nous a fait changer de décors. Exit les arbrs torturés par le vent, on a maintenant de grandes plaines arides dont les blés sont brulés par le soleil. On se croirait presque dans des décors de far west !
Queenstown fait penser à un village de montagne en été. La ville est adossée à une montagne et les maisons, souvent des lotissements, rappellent les chalets de montagne. C’est la mecque des sports extrèmes. Tous les magasins du centre ville hurlent aux visages des passants : « Saut à l’élastique pas cher, juste pour toi ! », « Il est frais mon tour en hélicoptère ! », « Aujourd’hui, réduction sur le parapente », « Juste pour le plaisir des yeux, regarde ces beaux jet ski ! ».
Les étoiles
La météo était le plus souvent as terrible pour observer les étoiles, mais on a quand même pu voir deux trois trucs sympas.
Il y a quelque chose d’intéressant à observer le ciel pour nous, car ici, on est dans l’hémisphère sud. On ne voit pas toutes les constellations de l’hémisphère nord, car on voit une portion différente du ciel. Et comme on est la tête en bas par rapport aux gens dans l’hémisphère nord, on voit certaines constellations à l’envers. C’est le cas d’Orion. On le voit très mal sur cette photo :
Wikipedia à la rescousse pour la trouver. Dans l’hémisphère sud, donc, le point « en bas à droite » du trapèze correspond au point « en haut à gauche » dans l’hémisphère nord. Cette étoile en particulier est facile à reconnaitre car elle est rouge et très brillante. C’est Bételgeuse, une supergéante rouge.
On peut également trouver facilement l’amas des pléïades (les amas sont une catégorie d’objets célestes, une concentration d’étoiles qui sont liées par gravitation) en prolongeant la ceinture d’orion, d’un côté, et de l’autre se trouve la constellation du grand chien, difficile à trouver mais dont Sirius fait partie. Il s’agit de l’étoile la plus brillante de la voute céleste.
Impossible de terminer ce paragraphe sans parler de la célèbre croix du sud : dans l’hémisphère sud, on ne voit pas l’étoile polaire (ni la constellation la petite ourse où elle se trouve), qui indique le nord. Pour s’orienter dans l’hémisphère sud, les marins ont longtemps utilisé la croix du sud, qui indique… le sud
Route de Glenorchy
On a fait la route jusqu’à Glenorchy, juste pour le plaisir des fantastiques décors. On a tenté de se baigner dans le lac, mais bien qu’il fasse 22° (notre record de température), le vent fait beaucoup tomber les températures, et ça caille.
Le soir, on fait du troc dans notre camping. On a trouvé un van sur lequel est peint « Hairdresser ». Une des filles du van propose de couper les cheveux, 15$ pour les hommes, 20 pour les femmes. On lui échange une coupe de cheveu contre un massage. Je m’en sors bien dans l’affaire, car c’est moi qui me fait couper les cheveux et Laetitia qui fait le massage !
On a également rencontré des étudiants malins, qui travaillent 30mn par jour à ramasser les déchets du camping et se font offrir en échange le gite du soir.
Route des Remarkables
Quel est le meilleur endroit pour être tranquille pendant l’été ? Une station de ski ! Nous avons fait la route des « Remarkables », la station de ski de Queenstown. Elle est bien sûr fermée, mais la route, en dépit de ses 14km de gravier, offre de superbes panoramas de la ville sous tous les angles.
Les lacs de glacier Pukapi et Tekao
Route jusqu’aux lacs Pukapi puis Tekapo, deux lacs dont l’eau, bleu pâle, est d’une couleur surréaliste, on dirait du colorant. La couleur vient du fait que l’eau vient de glaciers.
A Tekapo, on profite de la vue de l’observatoire, qui surplombe la ville, pour avoir une superbe vue à la fois sur le lac mais aussi sur les alentours.
(sur cette dernière photo, on voit bien la différence de couleur entre deux lacs, l’un de glacier à droite et pas l’autre).
Les lacs du glacier Tasman
Autre attraction, les lacs du glacier Tasman. Le glacier, à proximité du mont Cook, a formé un lac d’altitude au creux de la montagne. C’est le lac qui irrigue par la suite le lac Pukapi. Parfois, le glacier se brise et il y a dans le lacs des iceberg… on a pu en voir !
On a dormi au pied des randonnées du mont Cook. Dans la salle commune du camping où l’on fait à manger, on se croirait dans un refuge en plein hiver. Tout le monde a sorti bonnets et manteaux épais ou au moins pull et coupe-vent, et ne cracherait pas sur des gants et des chaussettes épaisses.
La randonnée Hooker Valley Track
Ce qui est amusant quand on est ici, c’est qu’on est dans le secteur des Alpes du Sud. Hé oui, les alpes ne désignent pas que les montagnes françaises !
La randonnée de la Hooker valley a la réputation d’être une des meilleurs randos sur la journée de l’île du Sud. On a attendu une journée de beau temps pour la faire et on a eu de la chance, elle est arrivée. Et ca valait le coup, car dans la grisaille, la balade serait bien moins intéressante : il est question de profiter des superbes vues sur les montagnes qui nous entourent pendant 3h. Même depuis le parking, la vue est déjà impressionnante : on voit un immense glacier qui surplombe. La march est plutôt facile, elle est courte et il y a peu de dénivellée. Comme toutes les randonnées populaires, il est impossible de se perdre : le chemin est littéralement pavé, avec des marches en bois pour qu’on ne marche pas directement sur le sol (j’imagine, pour ne pas le dénaturer). Au bout d’un moment, on apercoit le mont Cook (3754m) qui domine les lieux, et on finit par l’atteindre, lui et son lac de glacier dans lequel flotte un petit iceberg qui doit se sentir bien seul.
Après cette étape au mont Cook, on aimerait aller juste en face, sur la côte ouest mais c’est impossible immédiatement, il n’y a pas de route à travers la montagne et s’y rendre va nour prendre plus de 400 km…
Sur la route, on continue de constater qu’ici, il est question de tourisme d’aventure, le but apparent étant de faire des trucs assez uniques. A proximité, on trouve des pistes d’hélicoptères qui proposent de se poser sur un glacier, des vols en biplan et en planeur. Evidemment des poches profondes sont nécessaires.
Passe de Haast
Pour aller de Wanaka à la côte Ouest, il faut passer par la passe de Haast. On nous avait prévenu : en allant sur la côte, on allait arriver à un endroit où il pleut vraiment. On a rapidement compris ce dont il était question : dans la passe, il tombe 5750mm de pluie par an. C’est 10 fois plus que Londres (588mm/an), alors que les pluies de cette ville sont pourtant légendaires !
Dans notre cas, la pluie torrentielle a commencé dès Wanaka. La comparaison avec un torrent n’est pas loin de la réalité : par moments, les essuie-glace à la vitesse maximale ne suffisaient pas balayer l’eau suffisament rapidement ! Même en roulant à basse vitesse, il fallait parfois regarder la route à travers une fine couche d’eau sur le pare-brise. Sur cette longues route de montagne qui sépare deux univers, il y a de nombreuses balades à faire, qui amènent le plus souvent à des cascadades ou une rivière : Thunder Creek Falls, Fantail Falls et les Blue Pools sont parmi les étapes les plus connues. Cependant, vu que la seule chose que la nature avait envie de partager ce jour là c’était une bonne douche, nous avons passé notre chemin et continué la route.
Bruce Bay
Il y a plusieurs choses intéressantes à Bruce Bay. Le coin est le premier qui permet de voir la mer depuis la route depuis Punaikaki, 200km au nord. Ca nous a pas mal surpris car quand on pensait se rendre sur la côte Ouest, on pensait longer la côte et voir le Pacifique. Non seulement on voit des terres pendant des dizaines de kilomètres, mais il se trouve en plus que ce n’est pas le Pacifique, mais la mer de Tasman. Tant que j’y suis, Abel Tasman ce n’est pas juste le nom de la plus célèbre rando du pas, mais aussi le nom du premier type à avoir vu la côte Ouest. Le lieu a aussi été celui d’une ruée vers l’or, vers 1885, dont on peut par endroits voir les vestiges encore aujourd’hui. Mais le détail le plus amusant, c’est que beaucoup de voyageurs s’arrêtent sur cette plage, et uniquement sur celle-ci, pour laisser des messages en écrivant au marqueur sur des pierres. Il parait que certains font également des sculptures de pierre en équilibre, mais vu le vent et le mauvais temps dans les lieux, tout ce qu’on a vu c’est un paquet de pierres par terre.
(oui, c’est aussi profond qu’un texte écrit au stabilo sur le sac à dos d’un lycéen)
Glacier Fox (et pas Franz Josef)
Parmi les attractions immanquables en Nouvelle-Zélande et plus particulièrement sur l’île du Sud, il y a les glaciers Fox et Franz Josef. Nous nous sommes contentés du Fox, le plus simple d’accès, 15mn de marche facile permettent d’y accéder. Pour l’autre, le chemin le plus court demande 40mn de marche à l’aller. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais ce qui nous a vraiment dissuadé, c’est une de ces pluies incessantes comme l’Ouest sait si bien le faire. Ca, et la lassitude, car après s’être farci 2 autres glaciers préalablement, elle n’a pas plaidé en sa cause.
Quoi qu’il en soit, le Fox n’est plus que l’ombre de lui même. Les glaciers ont vraiment fondu récemment; Les deux glaciers sont étonnament bas, presqu’au niveau de la mer mais à quelques kilomètres dans les terres, et ils perdent plusieurs dizaines de mètres par an. Les photos prises les années antérieures par d’ancien voyageurs montrent des décors bien différents de celui dont nous avons été le témoin.
Plage de Motukiekie
Balade sur la plage de Motukiekie. Il n’y a pas grande monde et au loin, d’immenses rochers dans la mer. C’est une visite qui se fait uniquement à marée basse, on est pile dans les temps. A un autre moment, il est impossible de passer par endroits, et l’eau masque les immenses rochers qui ressemblent à un cerveau sculpté par la mer, le long du bord. On croise quelques rochers dont le sable s’est aggloméré autour de nombreux cailloux en d’impressionnantes mozaïque. On voit beaucoup de moules, mais pas d’étoiles de mer… ici certaines variétés ont 12 branches réparties en 4 groupes de trois.
Punakaiki Rocks, les rochers qui déchirent
Punakaiki Rocks est un des attraction principales de la côte ouest, mais il ne faut pas y aller n’importe quand. On a attendu la marée basse y aller, et ça valait le coup ! A un autre moment, on ne voit qu’un ennuyeux dédale de rochers aux formes étranges, mais à marée haute, l’eau s’engouffre avec force dans des trous où elle s’éclate contre les parois en un immense feu d’artifice aquatique !
On nous avait prévenu, « Punakaiki rocks » (Punakaiki, ça déchire), et on confirme !
Faire du camping en tente nous pousse parfois dans nos retranchements en matière de créativité. On s’est par exemple ce soir là retrouvés à cuisiner un truc avec les fonds de tiroir du coffre, avec pour consigne « pas de sandwich yen a ras le bol » et en 5 minutes de cuisson maximum car l’éclaircie ne semblait pas partie pour durer très très longtemps (en fait, on sentait déjà les premières gouttes). Bilan semoule+lentilles+sauce tomate+ »fromage » en tranches. Moins mauvais qu’on le pensait, mais on aurait pas craché sur autre chose !
On a tellement aimé les punakaiki qu’on a mis un réveil pour les revoir une fois de plus à marée haute avant de partir le lendemain. Ca valait le coup !
L’histoire du pays en bref
L’histoire de la nouvelle-zélande est intéressante par sa brieveté. L’île a été colonisée par des polynésiens vers 1250, qui se sont courageusement élancés en bateau sur le pacifique à la recherche de nouvelles terres. Ils y ont vécu de manière primitive, un peu comme les indiens d’amérique (les histoires parallèles des deux pays ont d’étonnantes similarités). En 1642, Abel Tasman découvre la côte ouest du pays et commence une cartographie, mais ce n’est pas avant l’arrivée en 1769 de James Cook que le boulot de colonisation va commencer, assez lentement d’ailleurs. On vient notamment pour la chasse à la baleine et au phoque ou pour des missions chrétiennes, mais en 1839, la population non maori est de 2000 personnes. Vers 1840, la France s’intéresse à ce pays alors le 6 février de cette anée, l’angleterre proclame sa souverraineté sur les lieux (qui deviennent donc ainsi une colonie britannique). La date est restée comme fête nationnale. L’angleterre signe dans la précipitation le traité de Waitangi avec les Maoris, texte qui encore aujourd’hui n’est pas clair sur l’accord avec la population, censé garantir les droits des Maori. A ce sujet, l’article de Wikipédia indique très sobrement que « Le détail et l’interprétation de la colonisation européenne et de l’acquisition des terres māories demeurent aujourd’hui controversé », il faut lire : les anglais leur ont tout piqué à leur nez à leur barbe et ne se sont pas encore excusés. Plusieurs guerres opposeront d’ailleurs Maoris et colons peu de temps aprés le traité. Simultanément, la population européenne croit assez rapidement. A partir de 1860, plusieurs épisodes de ruées vers l’or attirent du monde et permettent de mieux comprendre la géographie de l’île. Au XXème siècle, le pays est globalement paisible et vit sa vie dans son coin. Il ne s’y passe pas grand chose, mis à part de plus en plus d’éloignement du gouvernement britannique, d’abord par l’autonomie, puis par l’indépendance. Le pays devient un état indépendant en 1947 mais fait encore aujourd’hui partie du Commonwealth.
Tout ça m’amène là où je voulais en fait vraiment venir : avec un histoire si proche de la grande bretagne, je ne surprendrais personne en faisant remarquer que le pays ne brille ni par la qualité de sa nourriture, ni par celle de son fromage.
Bestioles
On a croisé un paquet d’animaux au cours de notre trajet… en voici quelques uns.
Nous n’avons pas vu de kiwis, ce drôle d’oiseau qui n’a pas d’aile (tu ne peux pas voleeer). En fait il en existe 5 espèces en nouvelle-zélande, toutes en voie de disparition, à des degrés différents. C’est un animal qui ne sort que la nuit. On peut le voir dans des safaris nocturnes (à condition d’avoir de la chance)
Panneaux en vrac
Croiser plein d’animaux c’est chouette, et on a aussi croisé quelques panneaux de signalisation insolites.
Quand on tombe sur un panneau « attention, famille de canards » en pleine ville, ça fait un drôle d’effet.
Ca nous rappelle qu’aux philippines on avait également croisé le pas très banal « attention, traversée de touristes » du côté d’Oslob, là où on avait vu des requins baleines.
Blenheim
Blenheim est le chef-lieu de la région du Malborough, la principale région des vins. C’est là que l’on réalise 77% de la production du pays (le reste a l’air de se trouver dans l’île du nord) et c’est aussi là qu’on trouve les vins les plus réputés, certains étant primés à l’international. L’histoire du vin dans la région est encore plus brève que l’histoire du pays : on trouve des pieds de vignes dès 1880 car des types bricolaient leur picole tranquillou, mais les premiers cépages industriels datent de 1973, avec une volonté de la région à cette période de donner une nouvelle direction économique à la région. Ca a marché, et on trouve aujourd’hui de nombreux vignobles. Le sauvignon blanc domine largement la production, mais on trouve d’autres cépages, comme le chardonnay, et le pinot noir (respectivement 63, 9 et 9% de la production), et quelques autres cépages dans des proportions plus réduite. L’essentiel de la production de sauvignon blanc est destiné à l’exportation, ce qui, couplé à lîmpressionnante maîtrise de la communication des kiwis, explique la réputation internationale de vignobles comme Saint Clair, classé 29e dans le TOP 100 du World Associate Wine and Spirit. Les bouteilles du coin ont une spécificité : ils n’utilisent pas de bouchons en liège ni en plastique. Suite à une production perdu au début des années 2000 à cause de bouchons en iège de mauvaise qualité, c’est toute la région qui s’est rapidement tournée vers des bouchons en métal dévissables.
Comme disait Kennedy: « Faut pas s’laisser abattre ! »
Picton
A Picton, on était parti pour faire une randonnée mais on a été un peu ambitieux sur le planning. A la place, nous sommes allés par hasard passer un moment à la fête de la ville de Picton. Ca a une allure de grosse kermesse à très gros budget. Il y a des concerts et des animations pour les enfants toute la journée et parmi les activités, il y a de la voltige aérienne, des démonstration de sauvetage en mer, et… des concours de découpe de filet et d’enlevage d’arêtes de saumon ! Vous imaginez les types du comité d’organisation, en pleine réunion pour décider des animations à préparer, qui finissent par se serrer la main en se disant que c’est une super idée ? Et qui sortent de leur brainstorming en se disant que franchement, ils ont bien bossé ? On a trouvé ça ridicule jusqu’au moment où les deux participantes, choisies au pif, ont été remerciées pour la démonstration avec chacune un morceau de poisson d’environ un kilo.
Quelques jours plus tard, c’est depuis cette ville que nous sommes montés dans un ferry en direction de l’île du nord pour la suite de notre voyage dans ce pays.