3 jours à Hong Kong, c’est peu mais parfait pour découvrir cette ville tentaculaire; on a revu des amis qu’on s’est fait au cours du voyage, et on a eu l’occasion de découvrir la ville-pays, présentée par des gens d’ici. C’était génial, et on a adoré cette ville qui n’est pourtant, du premier coup d’oeil, pas trop notre genre.

Comme d’hab, une galerie photo sur Flickr complète celles présentes ici.

On a quitté l’appartement confortable de Benson à regrets. Avant de monter dans notre bus, on se débarrasse de nos yuan en achetant des gâteaux, qui serviront de petit déjeuner pour les jours suivants. En prévision d’Hong Kong, on surveille l’argent car la ville est réputée extrêmement chère.

On a un bus à côté d’un Marriott, « l’hotel chinois ». La route qui mène à hong kong nous fait voir des scènes complètement folles. En sortant de Guangzhou, les embouteillages sont immenses. On se dit que le pays a bien vite grossi et que les infrastructures n’ont clairement pas eu le temps de suivre. A hauteur de Shenzhen, on est sur un pont immense.

Il longe la côte à quelques dizaines de mètres, dans l’eau. On a donc d’un côté des immeubles à perte de vue et de l’autre, la mer. A l’entrée d’HK, on descend du bus, franchit la douane et remonte dans un bus de l’autre côté. Bizarre, ça appartient pourtant à la chine, étrange qu’il y ait une douane non ?.. mais l’endroit a un statut particulier.

Hong Kong a été cédé aux anglais en 1842, puis en 1860 et 1898 ils ont obtenus de nouvelles îles, Kowloon et les « nouveaux territoires » (c’est le nom qu’on donne, encore aujourd’hui, à ces îles). Cette cession fait suite aux guerres de l’opium, ainsi qu’à des négociations politiques. En 1898 il a été décidé que les anglais auraient un bail de 99 ans sur ces îles. A ce moment là, la chine était au plus mal. La dynastie Qing était quasiment effondrée, et les anglais, pensant qu’ils n’auraient pas à rendre les îles, n’ont pas négocié ce point de détail. Malheureusement pour eux, l’histoire leur a donné tord. La Chine s’est relevée, d’abord au début du XXème siècle grâce à Sun Yat Sen. Il a renversé le pouvoir et mis en place le socialisme. Ce bouleversement politique n’a rien changé à la situation économique du pays, qui n’a pas été au top avec Mao au pouvoir jusqu’à la seconde guerre mondiale environ. Il avait de grandes idées (qu’il n’a pas manqué de faire connaitre à tout le monde grâce au fameux petit livre rouge, recueil de citations… de lui même), mais il n’était pas très réaliste. Ensuite, Deng Xiao Ping, plus pragmatique, a fait de nombreuses réformes qui ont permis au pays d’être aujourd’hui la première puissance mondiale. En 1997, les anglais ont donc du rétrocéder le pays à la Chine. Ils l’ont probablement fait en tirant la tronche, car ils ont investi beaucoup d’argent et d’énergie dans ces îles, très stratégiques sur le plan économique : c’est aujourd’hui un haut lieu du commerce international et de la finance en Asie.

En conséquence, l’atmosphère est un peu étrange. Parfois, on ne sait pas trop si on est chez les anglais ou les chinois. Mais comme apparemment eux non plus, tout va bien.

Plutôt anglais non ?

Non, parfois c’est plutôt Chinois

En fait, eux aussi ne savent pas trop ! On trouve aussi bien le quartier d’Aberdeen que celui de Wan Chai, et c’est comme ça partout.

Et ceux qui croit que les tramway sont un moyen de transport ici ne l’on pas pris à l’heure de pointe : il se transforme alors en une attraction à succès, un simulateur de boite de sardines. C’est incroyablement réaliste ! On se bouscule pour monter, on se bouscule pour descendre, on se fait soit même bousculer à peu près tout le temps, et on peut observer très précisément les mailles des habits de ses voisins. Comme le métro parisien, mais en encore plus étroit. Le reste du temps, on peut monter à l’étage et s’asseoir à l’avant, ce qui permet de voir la ville d’en haut et là, c’est super chouette.

La ville d’HK est dingue. On se croirait dans une de ces scène de science fiction cyberpunk, où l’humanité survit péniblement dans de toutes petites villes complètement verticales.

Il n’y a de la place pour rien, tout est minuscule. Les escalators n’ont parfois la place que pour une personne, les rues sont plus étroites qu’ailleurs en Chine. Dans notre hôtel, nous nous sommes résignés à réserver des dortoirs pour 21 d’une auberge réputée… mais heureusement, il n’y a pas trop de monde et on nous place dans des dortoirs pour 9. Les lits sont sur 3 étages !

Finalement, ne pas pouvoir faire de couchsurfing ici est un mal pour un bien. On a trouvé un endroit super bien placés, l’arrêt de métro Causeway Bay est idéal. En couchsurfing, on aurait probablement été hébergés sur une autre île, et nous aurions passé du temps dans les transports. On a pu utiliser notre temps de manière idéale et je pense qu’on aurait difficilement pu passer un meilleur séjour.

Au début, on était quand même déroutés, et on avait du mal à trouver les magasins : ici, tout est en hauteur ! Pour rentrer dans notre hôtel, on monte au dessus de la banque au rez de chaussée par un escalier, puis on prend un ascenseur. On ne trouve pas d’endroit où manger à proximité, jusqu’à ce qu’on comprenne : il y a un food court, mais il n’est pas au niveau du sol. Il faut prendre un ascenseur dans un immeuble pour s’y rendre. Pareil pour les magasins : souvent, il faut prendre un escalator pour monter à un étage, depuis lequel on pourra prendre si nécessaire un ascenseur. Pour se déplacer dans la ville, on utilise parfois les « mid-levels ». C’est des ponts piétons au dessus des routes, qui permettent de naviguer facilement entre les rues malgré le trafic… et dans ces ponts, il y a quasiment une forme de vie autonome, avec des magasins, des publicités. La science fiction n’est plus très loin.

C’est une ville qui gagne à être visitée la nuit. Les nombreux panneaux d’affichage aux multiples couleurs créent une atmosphère typiquement asiatique. Le côté étroit en plus, et avec plein de building immenses. Déambuler au hasard donne le vertige et fait mal aux cervicales !

Le premier soir, on a pu revoir « Chris from the UK », un Chris anglais qu’on a rencontré en Mongolie. Sans qu’on  se connaisse avant de partir, il a opté pour un itinéraire qui ressemble au notre et à peu près aux mêmes dates. En fait, on l’a déjà revu à Chengdu. il était allé dans le même hotel que nous, et nous étions aller manger ensemble un soir.
Cette fois ci, nous sommes allé voir « A Symfony of Light ».

C’est un spectacle sons et lumières que l’on peut voir depuis l’île de Kowloon, une des principales îles du pays, en face de l’île d’Hong Kong. Il y a de la musique et les building en face s’illuminent en rythme. C’est très sympa et la prouesse technique laisse rêveur. Et puis, ils font ce spectacle tous les soirs. Mais c’est un peu trop : tous les buildings sont colorés et il y a déjà une vue dingue en soi, on a trouvé que le spectacle avait peu de valeur ajoutée.

Une vidéo malgré tout :

Le second jour a été top. Nous avions rencontré des filles de Hong Kong lorsque nous étions en Mongolie, un soir lors de notre balade dans le Gobi. Elles étaient parties avec la même guesthouse que nous, mais avec un autre van, et on s’est trouvé à vouloir planter nos tentes à peu près au même endroit. Laetitia a sympathisé avec elles au cours de la soirée, elle a gardé contact et on avait prévu de se revoir quand on serait à Hong Kong. Elles ne pouvaient pas nous héberger, car elles aussi vivent avec leur famille, dans de petits appartements, comme tout le monde ici. Sans qu’on ne leur demande rien, elles ont préparé une super journée qu’elles ont passées avec nous.

On est allé sur l’ile de Chaung Cheu en ferry. Là c’est relax, il s’agit d’une petite ile au sud ouest de l’île d’Hong Kong (la principale île du pays éponyme, et la première historiquement parlant. Suivez un peu !). Il n’y a pas de gros gratte ciels, que des petits immeubles de 3 étages max en bord de mer, des bateaux de pêche, une plage…

Quand on commence l’après midi balade, ça voulait en fait dire « balade bouffe ». On va de stand en stand s’acheter des petits plats. Ca nous fait goûter des plats qu’on aurait pas essayé autrement !

(Le machin noir est une soupe de graines de sésame. Pas trop de gout, ce n’est ni sucré ni salé, ce qui est très bizarre. Les pains sont en pâte de riz, avec de la mangue à l’intérieur, c’est délicieux)

(Oeuf cuit dans du thé pendant de nombreuses heures)

(porridge de riz brun gluant, mangue et lait de coco, une autre recette à refaire !)

On met un peu de plastique au bout d’une paille, on souffle, et hop, on a un ballon en plastique. Tous les enfants ici savent ça… moi, j’ai eu du mal à faire un ballon plus gros qu’un poing, mais Laetitia a réussi à faire un ballon de la taille d’un « vrai » ballon.

 

On visite ensuite une cave de pirate, on fait des ballons en plastique (O_o), elles nous amène prendre un goûter de trucs inexistants chez nous… bref après midi très sympa.

Au retour, on se balade dans la ville verticale. Un escalator permet de monter pendant 20mn la colline sur laquelle la ville est adossée. On en monte une partie, cette ville est folle. Comme dans les mid-levels, les magasins au niveau du passage piéton surélevé font leur publicité directement depuis l’étage.

On visite une galerie d’art, puis on mange dans l’endroit le plus chinois qu’on puisse imaginer.

Ensuite, elles nous amène à Victoria Peak, un point de vue sur la ville, de nuit, absolument fabuleux. En photo, ça ne rendra pas aussi bien que l’impression d’immensité et de couleur face à laquelle on est plongés. On prend aussi mesure de la folie des hommes, qui ont construit autant d’immeubles dans un espace aussi réduit. Merci à Kate, Rain et Cristine pour cette journée !

Le troisième jour, on a eu de la chance. Avant d’aller à Hong Kong, j’avais fait une demande ouverte de couchsurfing : j’avais laissé un message, sorte de bouteille à la mer, que n’importe qui sur le site pouvait ramasser pour nous proposer de nous héberger. Stephen nous a répondu : il ne peut pas nous héberger, mais il propose des visites guidées pédestres de la ville, sur mesure, sur une demi journée. Comme il démarre son activité, il nous propose de faire la visite gratuitement, à condition de lui laisser un avis sur Tripadvisor, un site de référence pour les voyageurs. On a dit OK… et on a bien fait.

Stephen nous a baladé pendant toute la matinée à travers les marchés, temples et lieux historiques, la plupart introuvables dans les guides touristiques. Il était intarissable sur la culture locale, la cuisine et l’histoire du pays. C’était fascinant de l’entendre parler de l’influence de la chine aujourd’hui, de l’impact de la présence des anglais jusqu’à la rétrocession du pays à la Chine en 1997… On a appris après coup qu’il facture ces visites 2000HK$, soit environ 220€. Si vous avez le budget (ce n’est normalement pas notre cas), foncez !

Quiz ! A quelle hauteur peut on faire un échaffaudage en bambou ?

 

On ne connait pas la réponse exacte, mais c’est bien plus haut que ce que nous pensions ! Selon les Hong Kongais, ce serait bien plus résistant que ceux en acier qu’on utilise.

On a profité de l’après midi pour faire quelques courses en prévision de notre futur voyage aux philippines.

Et on a aussi pu utiliser le fauteuil massant de l’hôtel. Les chinois sont fous de ce genre de trucs !

Enfin, le dernier jour, on a continué à avoir un excellent karma. Nous n’avons pas acheté de guides papiers en France car c’est trop lourd de trimballer avec nous les guides de tous les pays. A la place, on en a acheté quelques uns en version numérique, mais c’est assez peu pratique quand on souhaite sauter de sections en sections, comme on peut le faire facilement avec un livre papier. En Mongolie, nous avions trouvé un « Guide du Routard Chine » sur les étagères de l’auberge, qui s’est avérée très pratique. Au moment de partir de l’hôtel, on a trouvé un « Lonely Planet Philippines », parfait pour se renseigner sur notre future destination ! Comme nous n’avons plus besoin du routard Chine, nous avons fait comme ça se fait dans toutes les auberges : on l’a troqué contre le lonely planet. J’espère qu’il pourra aider quelqu’un comme il nous a aidé nous !