Hello ! Bon, tout d’abord, clairement, on a pas encore trouvé notre rythme pour prendre des notes de voyage, trier les photos, les mettre en ligne, etc. en plus de tout le reste… mais bon, on débute en voyages longue durée, et on espère s’améliorer ! D’ailleurs je n’ai pas encore trouvé de bon moyens de partager les photos et les inclure dans les article. Vous pourrez donc trouver quelques photos supplémentaires dans l’album Moscou sur Flickr.
Notre tour du monde a commencé sur les chapeaux de roue : après un train Lyon-Paris, puis un correspondance par Londres, notre avion est arrivée à 3h du matin à Moscou. Comme c’était le début du voyage, on était bien déterminé à ne pas passer la journée à dormir. Alors on a quand même fait une sieste à l’aéroport le temps qu’arrive une heure raisonnable, puis une navette et 3 métros nous ont fait arriver chez nos hôtes, Sergueï et Lily… une maison un peu excentrée, mais qui est bienvenue pour mieux découvrir la vie ici, rencontrer les premiers russes avec qui on a l’occasion de discuter et se reposer un peu.
On a en effet pu trouver des gens chez qui dormir grâce au site CouchSurfing. Avant de partir, on connaissait notre itinéraire à cause des dates fixées à l’avance par notre trajet à venir en transibérien. On a donc contacté des gens en peu partout sur notre chemin via ce réseau social, et on a trouvé moyen de se faire héberger chez l’habitant à plusieurs étapes. Ca coûte moins cher que les auberges et surtout, ça permet de rencontrer des gens (qui parlent anglais) et avec qui on peut discuter du pays. On hébergeait nous même des gens à Paris et on avait utilisé le système lors de voyages antérieurs, ça a toujours été de super expériences.
Bon, on est restés que deux jours dans cette ville, donc à part une visite express des sites clés, nous n’avons pas eu le temps de faire grand chose.
Le métro
Avant de visiter la ville, le premier contact avec le pays se fait, comme souvent, via les transports en commun. Pour nous, ce sera le métro. Il est top, bien entretenu et propre. Il n’existe pas de plan papier du métro, et à Moscou le plan du métro est parfois bien caché dans les stations. C’est d’autant plus sportif que certains d’entre eux sont écrits uniquement en cyrillique. Un alphabet que nous ne savons pas lire, et pour lequel on doit s’y mettre. On « apprend » donc sur le tas. Il y a pas mal de mots transparents, et plusieurs caractères ressemblent à ceux qu’on connait. Pour plus d’incompréhensions, il ont quand même mis plein de feintes. Par exemple, le C se prononce S, le B se prononce V. Plus dur, le N se prononce I et c’est la lettre H qui se prononce N. Ou alors, я ne se prononce pas R mais Ya, c’est P se prononce R et Π qui se prononce P. etc. Vous n’avez rien compris ? Le premier jour, nous non plus. Malgré tout, avec cette logique, on a fini par reprogrammer notre cerveau pour qu’il lise « Pectopah » comment étant « Restoran », on devrait donc pouvoir survivre. Moscou, ça se lit donc Mockba :
La ligne 3 est réputée pour être très décoré. On s’y est trouvé par hasard et ça vaut le coup d’y passer. Il y a plusieurs peintures et gravures dans un style très soviétique, à la gloire du pays et des travailleurs, c’est incroyablement cliché. Ca s’appelle le réalisme socialiste, courant artistique qui, contrairement à ce que son nom indique, ne représente pas la réalité : il vise au contraire à montrer le pays tel qu’on aimerait le voir, grand et fier comme il devrait l’être idéalement. Les œuvres dépeignent donc par exemple des hommes et des femmes qui regardent loin devant eux, le fameux drapeau rouge avec la faucille et le marteau qui flotte fièrement au vent.
Un peu partout, des gardes dans des stands surveillent au pied de chaque escalator que tout se passe bien, on se demande un peu pourquoi…
Dans les wagons, il est courant de laisser son siège aux personnes âgées et aux femmes, enceintes ou non. A Paris, tout le monde connait le principe mais personne ne fait ça. Ici, les moscovites sont incroyablement polis et tiennent très à coeur ce fonctionnement, qu’on a pu voir très souvent et de manière spontanée. En fait, quand on ne cède pas sa place, on se fait remonter les bretelles…
Il y a beaucoup de ressemblances entre les moscovites et les français, et ça se retrouve dès le métro. Physiquement, les morphologies sont similaires. Les gens surfent sur leur smartphone, leurs tablettes. Plus rarement, il leur arrive de lire le journal, ou bien des livres papiers ou sur liseuse. Et quand ils lisent, il ne font pas semblant : les livres de poche semble ne pas exister (ou ne pas être à la mode) car tout le monde semble lire d’immenses pavés. Quand en plus le métro s’arrête sans raison pour une durée indéterminée, on a l’impression de ne pas avoir quitté Paris.
La ville
Qu’est ce qu’on a vu de cette ville ? Comme je le disais, en deux jours, difficile de faire mieux qu’une balade express. Ce que tout le monde connait à Moscou, c’est la place rouge. Dans l’imaginaire de tout le monde – nous y compris -, cette place mythique est forcément enneigée. D’ailleurs, tout le monde nous disait « Ha, la Russie ? Vous allez avoir froid non ? ». Ben au mois d’août, vaut mieux avoir prévu la crème solaire que les vêtements d’hiver car le soleil tape. D’ailleurs, tout le monde semble l’avoir compris car les touristes sont nombreux. Par contre le matin ça caille sévère. L’honneur est sauf, on est bien dans le bon pays.
Depuis la place rouge, il y a un grand nombre de choses à faire et à voir. Nous, on voulait voir le Kremlin. C’est des remparts : en fait, Kremlin veut dire « ville fortifiée ». Moscou, au départ, était un kremlin, et il y en avait dans chaque ville. Aujourd’hui, on utilise le mot pour décrire le lieu où réside le président, mais à l’origine, c’est là où vivaient les gens aux premiers âgs de la ville.
On peut malgré tout rentrer à l’intérieur, voir quelques cathédrales (les premières d’une longue série), se balader dans les jardins et se dire que Poutine dort pas loin.
D’autres viennent dans le coin pour le Mausolée de Lénine. Cela ne nous intéressait pas mais comme tout est effroyablement mal indiqué, on a fait la queue 10 minutes, jusqu’à se rendre compte que l’entrée du kremlin n’est absolument pas là. On aurait pu attendre longtemps et être pas mal déçus :
En renversant le régime impérial lors de la révolution de 1917, afin de mettre en place le communisme, Lénine a fait de cette théorie économique, politique et sociale une réalité. Malgré la chute de l’URSS et les misères qu’a fait subir au pays Staline, lui reste encore beaucoup admiré (alors que ce n’était pas non plus un enfant de chœur).
La queue vers son mausolée est délirante, c’est probablement dû au fait que les visites s’arrêtent en début d’après midi. Il y a beaucoup de russes, peut-être nostalgiques, et de chinois, mais aussi des gens de partout. De nombreuses histoires circulent sur le fait que le corps serait ou non celui de Lénine. En tout cas, il est entretenu par une société privée, qui, fort de cette carte de visite prestigieuse, propose aujourd’hui l' »immortalité » à des clients fortunés, grâce à leurs techniques d’embaumage.
Devant la Cathédrale St Basile, on s’arrête un moment. C’est ça : voila, enfin ! L’image de la Russie telle qu’on se l’imagine, ou qu’on la voit sur toutes les cartes postales.
Un pont enjambe le fleuve, à quelques dizaines de mètres du Kremlin. Il a été le théâtre, en avril de cette année, de l’assassinat de Boris Nemtsov, un opposant au régime. Crime politique ou personnel ? L’enquête piétine. Néanmoins, il y a encore aujourd’hui encore plusieurs couronnes de fleurs en sa mémoire.
On a goûté un peu à la grandeur de l’époque impériale face au théâtre Bolchoï. Le bâtiment est vraiment imposant et on se dit que ça devait avoir de l’allure de voir jouer Le lac des cygnes là dedans.
D’ailleurs, dans cette ville, il y a de nombreux bâtiments et monuments imposants mais dont l’histoire est plus intéressante que leur simple taille massive.
Prenons la cathédrale du Christ Saint Sauveur, par exemple.
A ses pieds, on a le vertige devant la grandeur du monument qui est franchement impressionnant et qui impose le respect. En fait, c’est en quelque sorte une fausse cathédrale. Elle a été originellement détruite sous Staline, qui voulait faire ériger sur ses débris une immense statue à sa gloire (oui, il était un poil mégalo et fan de sa personne), statue dont le thème et la localisation symboliserait la victoire du communisme sur la religion. Finalement, il est mort avant d’avoir pu concrétiser ce projet et cela n’a pas intéressé grand monde de le terminer. A la place, on a finalement reconstruit récemment une nouvelle cathédrale qui a donc peu d’histoire propre, ce qui fait que les moscovites la considère illégitime. Nos hôtes nous ont indiqué que ce regain d’intérêt pour la religion, poussé par le gouvernement, servirait à aider les russes à avoir quelque chose en quoi croire : avec la chute de l’URSS, les gens ne pouvaient plus croire en l’état, il leur fallait donc à nouveau une religion pour que les gens ne soient pas perdus et c’est pour cela que l’état fait tant d’efforts pour développer à nouveau l’église orthodoxe.
Plus rigolo, l’histoire de la statue de Pierre le grand.
On la voit depuis plusieurs endroits de la ville, et elle est à la gloire de Pierre, un ancien tsar, qui dirige plusieurs bateaux. Au départ, c’est une Christophe Colomb qui était représenté sur les bateaux. Elle a été conçue pour être offerte en cadeau à un pays d’Amérique du Sud, qui l’a refusée. On ne connait pas la raison de ce refus (les russes disent que c’est parce qu’elle est moche !), mais les russes se sont retrouvés avec une statue géante dont ils ne savaient que faire. Ils ont donc changé la tête de la statue pour mettre celle de l’empereur Pierre 1er à la place, et le problème était résolu.
Comme on était crevé, le premier jour on est allé faire une sieste au Jardin Gorki. Sur beaucoup d’aspects, Moscou ressemble à n’importe quelle ville d’Europe et c’est particulièrement vrai ici, où il ne se passe rien d’original. Les gens profitent de la chaleur, des arbres, des plans d’eau et des canards, ils font du roller ou du skateboard… Il y a aussi des tables de ping pong en libre service, des poufs géants, des spectacles de jets d’eau, de la musique… C’est un chouette havre de calme au milieu de plusieurs boulevards qui vomissent sans s’en lasser des voitures à longueur de journée.
Un soir, on est allé voir à quoi ressemblait le quartier d’Octobre Rouge. Pas grand chose à voir avec l’histoire de Jack Ryan ! Octobre Rouge fait référence au mois d’octobre 1917 où les rouges (les bolchevik, communistes) ont renversé le pouvoir. C’est un quartier construit dans une ancienne usine désaffectée, quartier branché où les hipsters locaux peuvent aller dans des bars lounge qui passent une musique électro calme. Il y a également des expos d’art, des projections, des concerts… Face au Kremlin, c’est un chouette moyen de montrer que la Russie ce n’est pas juste le socialisme.
Un peu partout dans la ville, on retrouve des statues et hommage à l’époque communiste : hommages à Lénine, statue de Staline, diverses œuvres à la gloire de personnalités politiques…
Nous avons également été surpris par la facilité avec laquelle les gens lance la conversation. A plusieurs reprises, les gens se sont mis à nous parler. Dans une file d’attente pour manger, pour avoir des précisions sur un plat. Dans le métro, sur le quai juste pour discuter. Dans la rue, pour nous aider quand on regardait un plan… et la plupart du temps, malheureusement, les gens ne parlent pas anglais et la discussion s’arrête vite.
Demain, on se lève à 5h du matin pour nous rendre à notre prochaine étape : Saint Pétersbourg !
P.S: On a pas osé acheter un t-shirt de Poutine qui chevauche un ours torse nu, ou qui met un coup de pied sauté à Obama, mais voila ce qu’on peut trouver comme souvenirs ici :
Bon, OK, il y a aussi des matriochka :