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Incursion dans l’hindouïsme avec les temples d’Angkor

En quelques jours dans les temples d’Angkor, on se prend de passion pour l’histoire de ce anciens temples. Cette incursion dans un pan de l’histoire peu connu en Europe nous a permis de découvrir à la fois la vie du peuple khmer à ette époque mais aussi la religion hindoue. On partage avec vous quelques unes de nos découvertes ! Retour sur quelques éléments de la culture hindouïste, suivi de quelques anecdotes sur certains temples qui nous ont plu.

Les temples d’Angkor et Siem Reap

Galerie de photos sur Flickr.

Les temples d’Angkor fascinent. Ils s’agit de temples hindous construits entre le IXème et le XIIIème siècle, ils étaient le centre de l’empire khmer. Au fil des siècles, ils se sont… perdus. L’empire a décliné, on a arrêté de les utiliser, puis la nature a repris ses droits et a avalé les temples sous des kilomètres de jungle dense. C’est seulement vers le XIXème siècle que des explorateurs européens les ont retrouvé et mis à jour.

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Comme le savoir s’est partiellement perdu sur ces temples, on ne sait pas tout. Néanmoins, le travail accompli est fascinant. Pour subvenir à leurs besoins alimentaires de l’époque, les khmers ont mis en place un très efficace système de bassin, qui leur a permis d’avoir l’alimentation nécessaire en eau pour faire pousser de quoi nourrir un million d’habitants. Résoudre le problème de la nourriture leur a permis de se développer et de construire des temples de plus en plus grands, chaque roi essayant de faire mieux que le précédent. Dans les temples il y a des structures similaires, mais on a été surpris par la diversité de ce que nous avons pu voir, que ce soit dans les agencements des temples ou dans le rôle de chaque lieu.

Il s’agit bien de temples hindous. Aujourd’hui c’est le bouddhisme qui est la religion majoritaire, mais à cette époque, bouddhisme et hindouisme se développaient et c’est l’hindouïsme qui était le plus populaire.

Anecdotes diverses sur l’hindouïsme

L’hindouïsme est assez difficile à appréhender. L’approche panthéiste (dieu est toute chose, wikipedia vulgarise bien) est complétement différente de tout ce à quoi notre culture peut se raccrocher donc on a du mal à s’y identifier, et la mythologie est également plutôt difficile à appréhender. Il y a différents courants de pensée, de nombreux personnages, des histoires à la logique étrange… voici quelques trucs qu’on a retenu, ça peut servir d’introduction à cette religion.

Trinité des dieux

Dans l’hindouïsme, les trois phases de l’univers sont régies par trois divinités. Ce ne sont pas des entités distinctes, mais différents aspects de l’Absolu. Cette triade du divin (appelée trimurti) est constituée par Brahma, Vishnou et Shiva. Là où c’est pas simple, c’est qu’à leur tour, elles peuvent avoir différentes incarnations. Dieu est tout, et partout, mais sous des formes différentes selon les situations

La fonction de Brahma est de créer et organiser le monde. Il est représenté avec quatre visages, car il dirige l’expansion de l’univers dans les quatres directions cardinales.

Vishnou s’occupe de la sauvegarde et du contrôle de la vie (entendre par là le cycle des renaissances et des destinées humaines). Il s’incarne sur terre sous des avatars, comme Rama et Krishna. On le représente avec quatre bras : il embrasse tout l’univers dans une étreinte cosmique.

Shiva s’occupe d’annhilier le monde et d’en concevoir un nouveau lorsque le temps est venu.

Le chiffre 3 est particulièrement présent dans la religion hindou. On le retrouve par exemple dans la trimurti, dans les trois niveaux de l’univers (terre, atmosphère, ciel), le troisième oeil qui transcende la réalité, les trois niveaux du temps (passé, présent, futur).

Ganesha, nous semble particulièrement sympathique, c’est le dieu à tête d’éléphant. C’est le fils de Parvati, également appelée Laksmi (ainsi qu’un tas d’autres noms), la déesse de la fertilité et femme de Vishnou.

Le barattage de la mer de lait

Une scène fondatrice de la religion hindoue, c’est le barattage de la mer de lait. Attention, raisonnement pas clair garanti.

A l’origine du monde, les dieux (les deva) étaient constamment harcelés par les démons (les apsara). Vishnou, en charge de leur coaching, leur a alors conseillé de se procurer l’élixir d’immortalité, un précieux nectar qui gise au fond de la mer de lait. Pour le sortir de là, les dieux avaient besoin de l’aide des démons, alors ils leur ont proposé une partie de l’élixir en échange de leur aide.

La fine équipe a déplacé la montagne cosmique dans la mer. Le serpent Vasuki, un des rois des naga, les serpents à plusieurs têtes, s’est enroulé autour de la montagne. Les démons tiennent la tête de Vasuki, les dieux la queue, et tout le monde tire pour faire tourner la montagne (comme le le ferait avec une ficelle et un baton pour faire du feu). Pour empêcher la montagne de s’enfoncer dans la mer, Vishnou s’est transformé en tortue et s’est placé en dessous de la montagne.
Au cours de l’opération, des êtres et objets merveilleux sont apparus, ainsi qu’un violent poison, que Shiva s’est dépêché d’avaler pour empêcher la destruction de l’univers. Finalement, l’élixir est apparu. Les démons ont réclamé leur part, mais Vishnou a trouver un moyen de les doubler. Il a réparti le nectar auprès des dieux, qui, revigorés, ont alors pu défaire les démons et devenir les maîtres de l’univers.

On a croisé sa représentation à différents endroits. Elle est présente plusieurs fois dans les temples de Siem Reap, mais c’est à Angkor qu’elle est la plus impressionnante.

Barattage de la mer de lait

Nous en avions également croisé un petit bas-relief sur une des gopura du Prehat Vihear.

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A Bangkok, à l’aéroport, une grande stature accueille les voyageurs après être entré dans la zone duty-free.

Barattage de la mer de lait a Bangkok

Prasat

Le prasat, temple khmer, est une structure en forme de tour reproduisant la montagne cosmique. Il y a un grand nombre de monts sacrés, d’où l’importance des prasat : mont Meru, Mandala, ou le Kailasa, demeure de Shiva.

Le prasat incarne le centre de l’univers, il représente le pivot autour duquel s’ordonne le monde. Il unit le ciel la montagne et la terre. Et dans sa forme inversée, les enfers en dessous d’elle.

Angkor Wat

Le plus célèbre des temples d’Angkor est Angkor Vat, vous en avez peut-être entendu parler. Il y en a d’autres chouettes, mais on va commencer par celui-ci.

Angkor Wat

Ankgor Vat a été construit en hommage à Vishnou entre 1100 et 1175. Le roi qui a demandé sa construction, un peu mégalo, s’identifiait à lui. A sa mort, cela aurait donc dû devenir son mausolée, mais par la suite c’est devenu un temple. C’est la représentation terrestre du mont Meru (!!lien), la montagne mythique considérée comme la demeure des dieux.

On est accueil à l’entrée par des naga, des serpents à plusieurs tête. Ils symbolisent l’arc-en-ciel, lui même symbole du pont entre les humains et les dieux. C’est pas toujours évident de suivre la logique.

Un peu partout dans les temples, on croise des devata, des danseuses au sourire énigmatique. Leur habillement varie en fonction des époque : au cours d’une même époque, c’est toujours le même ou presque, mais d’une époque à l’autre, la mode a changé et les devata ne sont plus sapées pareil.

Devata

Angkor Thom

Angkor Thom n’est pas à proprement parler un temple, il s’agit plutôt d’une cité fortifiée de 10km² à l’intérieur desquelles se trouvait la cour du roi, les hauts fonctionnaires et des bureaucrates, qui dirigeaient un empire d’un million d’habitants. A l’intérieur, on retrouve un certain nombre de monuments.

Bayon

C’est compliqué de décrire la beauté du Bayon dont il ne reste que des pierres grises, mais il est superbe dans ses symétries selon plusieurs axes. On y trouve 54 tours ayant chacune les 4 visages de Brahma (celui qui organise le monde), car il y avait à l’époque 54 provinces et Brahma avait ainsi, symboliquement, un oeil sur tout ce qui se passe dans chacune d’entre elles.

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Les  4 visages de Brahma

Terrasse des éléphants

La terrasse des éléphants est une terrasse de 350m qui servait de tribune à ciel ouvert pour les cérémonies royales. On sent encore bien la grandeur du lieu, mais les statues sont pas folles et faut pas mal d’imagination pour imaginer une cérémonie royale avec les 3 cailloux qui restent. Le type qui a écrit dans notre bouquin que les “éléphants sont criants de vérité” avait dû un peu trop abuser du pastis.

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Tha Phrom

Le Tha Phrom est un des temples les plus chouettes. Il est conservé dans un état proche de celui dans lequel le explorateurs l’ont trouvé, élagué et un peu restauré pour pouvoir être visité. Cela donne un peu l’impression d’être soi même un explorateur. Dans ce temple, les arbres dits fromagers ont poussé à travers les briques, et arbres et temples vivent dans une élégante symbiose. On voit les immenses fromagers, qui ont grandi pendant des siècles, dégouliner des murs.

Fromager du Tha Phrom

Il y a aussi un nombre conséquent d’arbres tellement immenses que cela en devient surréaliste. Ils ont poussé tranquillement, ignorés par l’histoire :

On sesent petit !

On pourrait continuer longtemps à essayer de partager le peu qu’on a compris de tout ça,vous parler des temples à 55°…

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…mais vu qu’on est pas experts de ce sujet pointu et compliqué, on vous laisse lire des sources plus fiables d’information. En attendant, j’espère qu’on aura réussi à vous faire un peu rêver car il est probable que, comme nous, vous ignoriez une bonne partie de tout ce pan immense et grandiose de l’histoire de l’empire Khmer dont on parle assez peu dans nos contrées.

Avant de finir (décidément, il lâche plus le micro celui là), c’est au Cambodge qu’a eu dans les années 70 le massacre des Khmer rouges par Pol Pot, un des plus grands génocides de l’histoire. On parle de 2 à 3 millions de morts en 3 ans, et quand l’épuration a commencé, les violences étaient tellement sanglantes que Pnom Penh, la capitale, a été s’est vidée en 24h. A titre d’exemple des horreurs, on tuait sans sommation ceux qui portaient des lunettes, car on cherchait à se débarrasser des intellectuels. Les habitants du pays préféraient fuir en bateau, au péril d’une mort éventuelle, plutôt que d’être massacrés à coup sûr. L’objectif de Pol Pot objectif était une révolution totale (le 17 avril 75 a même été pendant un temps appelée “année zéro”), pour faire du pays une sorte de coopérative agricole dominée par les paysans.  Là encore, plutôt que de mal résumer, je vous laisse aux mains d’experts, l’histoire est effroyable mais le sujet passionnant.