On a profité de quelques jours sur la côte de l’île de Cebu pour faire de la plongée. Laetitia en a même profité pour passer son diplôme PADI !
Les photos de plongée qu’on a pu récupérer sont sur Flickr.
On cherchait un bon prof de plongée pour que Laetitia apprenne sereinement. On a sans aucun doute trouvé le meilleur prof possible. On a jamais réussi à prononcer son nom Lituanien, tout le monde l’appelle Martin et connait ses exploits. Certains soupçonne qu’il soit apparenté à Terminator… Tous les matins, il se lève à 4h pour nager 13km avant de travailler. Il y a quelques années, il a fait une traversée de 29 km en 13h à la nage (http://www.philstar.com/cebu-news/2013/05/20/944183/latvian-swims-bohol-cebu), et aujourd’hui il prépare une traversée de 80km qui devrait l’occuper pendant 36h. Il a aussi beaucoup d’expérience dans d’autres sports techniques (plongée très profonde, pilotage d’avion, conduite rally…). On nous l’a présenté comme le type le plus carré qu’on puisse imaginer, ce qu’on a vite pu confirmer !
Bref, ce surhomme était la personne parfaite pour découvrir ce sport, apprendre à manier et entretenir avec rigueur l’équipement de plongée, et pour répéter aussi longtemps que nécessaire les manoeuvres de sécurité.
Hé oui, plonger ce n’est pas juste savoir respirer ! Il faut comprendre comment fonctionne tout l’équipement, et savoir le monter pour partir plonger. En cas de problèmes, vu que sous l’eau on ne peut pas communiquer, il faut pouvoir indiquer aux autres qu’on a une douleur à l’oreille (à cause de la pression), qu’on a de l’eau dans le masque et qu’on a besoin de s’arrêter 2 minutes pour le nettoyer (oui, on peut vider l’eau du masque sous l’eau !). Il faut aussi apprendre à gérer la profondeur, l’air restant pour toute la palanquée (le groupe de plongeurs), éventuellement apprendre à reconnaitre quelques poissons communs, etc…
Tout ceci s’apprend, et au terme de 5 jours à regarder des vidéos, monter et démonter l’équipement, faire des quizz, plonger en piscine, faire des exercices en mer… Laetitia a réussi à obtenir sa certification. Elle peut maintenant aller plonger un peu partout où il y a des centres de plongées. On ne s’est pas privés !
Moalboal est célèbre pour son banc de sardine, composé de millions de sardines qui sont là depuis des années. On peut les apercevoir à quelques dizaines de mètre du bord. Même pas besoin de plonger, il suffit de prendre un masque et nager un peu pour les voir ! Sous l’eau, cela prend néanmoins une autre dimension. Il y en a tellement qu’on a parfois des sardines sous les yeux dans toutes les directions ! Le banc semble être un animal autonome, mû par une volonté propre. Il se déplace, ondule, réagit, se laisse approcher, s’éloigne. C’est une expérience très impressionnante !
La plongée est un sport passionnant, qui nous plonge (haha !) dans un autre univers plein de coraux au formes et couleurs fascinantes.
Pour les couleurs, ça dépend de la profondeur à laquelle on descend, car rapidement certains disparaissent à cause du phénomène d’absorption.
Cela permet aussi d’apprendre quelques notions de biologie sous marine. Merci au talent des photographes sous marins qui ont pris les photos qui vont suivre ! Certaines m’ont été fournies par des plongeurs, d’autres trouvées sur Flickr car nous n’avons pas le matériel nécessaire pour prendre des photos sous l’eau.
Poissons clown
Eux, on les croise à toutes les plongées ou presque ! Tout le monde le connait grâce au film « Némo ». Le film les présente comme plutôt cool, alors qu’en fait c’est un poisson parfois très agressif ! Il défend farouchement les anémones dans lesquelles ils se cachent. Alors qu’il fait quelques centimètres à peine, il « attaque » l’homme, et fait de petites morsures qui pincent. Un moniteur allait même jusqu’à dire que s’ils faisaient 50cm, ce serait impossible de plonger…
Longtail bannerfish
C’est un poisson pas mal apprécié des aquariophiles ! Le voir en liberté, c’est quand même plu sympa.
Il fait partie de la famille des poissons papillons, qui a de nombreuses espèces. On en croise plusieurs à chaque plongée
Poisson papillon masqué
D’autres rencontres sont très originales :
Le poisson grenouille géant (giant frogfish) ressemble à une pierre posée sur le sable.
On rencontre également parfois des diodons (pufferfish). C’est le fameux poisson qui se gonfle quand il est agressé, en avalant de l’eau.
Les poissons perroquets sont beaux et souvent très colorés !
Certaines choses sont assez difficiles à repérer, car elles sont petites. C’est le cas des nudibranches, une sorte de limace sous marine. L’effort en vaut la chandelle, car ils sont de plein de couleurs différentes
Malgré leur petite taille, comme ils ont souvent des couleurs fluo (orange/bleu pétant), on les voit bien ressortir sur les fonds ternes des coraux.
Toujours chez les petits, les « vers sapin de noël » (christmas tree worm). On en trouve des bleus, des verts, des rouges…
Quand on agite de l’eau à proximité, l' »arbre » se referme et se cache quelques instants
Un autre « petit » très étonnant, c’est les pipefish (poissons tuyaux ?). Ils ont un corps fin et très allongé, et une tête d’hippocampe.
Lionfish (poisson scorpion ?), de la famille des rascasses
Sous l’eau, on ne touche rien (enfin, on essaye). Pour ne rien endommager d’une part, mais aussi pour se protéger de ce qui peut être dangereux ! Le poisson lion a huit épines pour se défendre et sa piqure est, au mieux, extrêmement douloureuse. En cas de piqure, il faut rapidement mettre la plaie sous une eau la plus chaude possible. Cela réduit l’action du venin (les protéines qui le constituent ne résistent pas bien à la chaleur). Heureusement, il n’attaque que quand on l’embête, et son comportement d’attaque est facile à reconnaitre (il baisse la tête et charge, comme un bison !), on peut s’éloigner.
N’empêche que c’est super beau à voir flotter sous l’eau, on dirait un superbe bateau sous marin.
Tortue verte marine (green sea turtle)
Une image super sympa en plongée, c’est de voir une tortue vaquer paisiblement à ses occupations. Elle broute des algues, va respirer, se pose au fond, s’éloigne en nageant, donnant l’impression qu’elle vole…
Un serpent de mer
Pas très rassurant de le voir zigzaguer autour de nous lors d’une plongée… les serpents ondulent comme sur la terre, sauf qu’ils maitrisent également la troisième dimension et remontent parfois à la surface pour respirer.
Etoile de mer
Rien de fou à croiser une étoile de mer sous l’eau ici, mais j’adore cette variété bleue qui semble systématiquement vautrée sur ses rochers dans une position qui lui demande le moins d’effort possible.
A Moalboal, sur l’île de Cebu, il y a la plage de Panagsama. C’était une plage de sable fin dans les années 80, mais deux typhons successifs ont poussés les habitants à la bétonner jusqu’à très près de l’eau. Dommage pour la plage de rêve… Par contre pour la plongée, sa structure est très intéressante. A quelques dizaines de mètres du bord, on trouve un mur, qui plonge à la verticale, jusqu’à 30 à 50 mètres selon les endroits.
Cela permet des plongées spectaculaires, que l’on peut réaliser en partant depuis le bord. Comme il n’y a pas peu de courant, qu’il y a généralement une bonne visibilité, et qu’en basse saison on a pu avoir des moniteurs rien que pour nous lors des sessions de formation, ça fait de cet endroit le lieu idéal pour débuter.
Nous avons également plongé à Dauin. Le lieu est réputé pour ses « Muck dive », des plongées de sable. Les poissons y sont différents de ceux qu’on trouve dans le récif. Ce sont parfois des poissons de couleur sable, camouflés dans le décor et difficiles à repérer, ou bien des toutes petites choses, comme des crevettes transparentes ou bien des hippocampes (nous n’en avons pas vu).
Autre endroit connu, l’île d’Apo. Le lieu est célèbre chez les plongeurs pour son corail en très bon état. En effet, aux Philippines on a longtemps pêché (et on pêche encore) à la grenade. C’est très pratique car il suffit de ramasser ce qui flotte quelques minutes après l’explosion, mais ça a des conséquences désastreuses pour l’environnement, et pour les coraux. Ca tue bien plus de poissons que nécessaire, et inutile de dire que c’est également plutôt dangereux…
En tout cas sur Apo le corail est en parfait état et les décors sont particulièrement surréalistes. Nager là dedans, c’est être dans un autre univers, silencieux, lunaire.
Ha, et Apo est également célèbre pour ses nombreuses tortues; dans une même plongée, on a pu en croiser 6 en moins d’une heure. A quelques mètres de la surface, certaines sont posées sur le fond, d’autres broutent des algues, d’autres encore nagent paisiblement.
Parfois, on y fait des plongées « dérive » : on se fait poser à un endroit, on se laisse porter sous l’eau par le courant, et on sort de l’eau à un autre endroit, et le bateau vient nous récupérer.
Lors que nous avons plongé à Jagna nous avons vu des décors sous marins détruits, mais pas à cause des grenades ! Ici ce sont les typhons qui ont causé des ravages, et les décors sont tristes comme une maison où on aurait tout renversé.
Bref, on a passé un peu de temps à explorer les côtes sous marines des Philippines un peu partout où nous sommes passés, et on ne le regrette pas !